Publié sur Vitalité Québec
Je vais vous annoncer une grande nouvelle. Et si je vous disais que vous n’avez probablement pas l’âge que vous prétendez avoir? Beaucoup de gens seront contents…et d’autres moins. C’est que d’un point de vue biologique, l’âge réel d’une personne varie par rapport à son âge chronologique, sur une intervalle d’au moins 30 ans. Ainsi, nous trouvons dans les populations de part le monde, des gens de 95 ans ayant la capacité de personnes de 65 ans : ceux de 95 ans ayant de bonnes habitudes de vie et ceux de 65 ans en ayant de très mauvaises. Ces 30 ans de jeux pourraient même être encore plus grand parce que nous n’avons pas étudier finement le profil de gens qui optimiseraient leurs habitudes de vie en fonction d’une meilleure longévité. Ainsi, il est peu probable que votre âge biologique corresponde précisément à votre âge chronologique (celui que vous fêtez chaque année).
Les études scientifiques sur la longévité cellulaire et les processus biologiques du vieillissement ont mis en lumière un grand nombre de paramètres qui peuvent être mesurés pour caractériser l’état physiologique d’une personne et nous permettre de la comparer avec la moyenne de la population. Il est ainsi possible d’établir une multitude de profils de référence, en fonction de l’âge des personnes, qui peuvent permettre de vous comparer. Les outils les plus précis sont actuellement ce que l’on appelle les «horloges épigénétiques» utilisant la méthylation de l’ADN. L’épigénétique est la régulation de la lecture de nos gènes en fonction de notre programmation génétique, du cadre de lecture laissé par nos parents et de nos habitudes de vie.
Ainsi, par exemple, les gens les plus actifs physiquement activeront plus fortement les gènes reliés à la défense antioxydante pour leur permettre de compenser l’augmentation causée par l’activité physique. Cette modification de la fréquence de lecture se fait par méthylation et déméthylation (un processus réversible); l’ajout d’un groupement «méthyl» (CH3-) qui est reconnu par l’équipement de lecture de notre ADN. Il est donc possible de modifier la fréquence de lecture, d’arrêter complètement l’expression d’un gène, ou même, de démarrer la lecture de tout un groupe de gène relié à une activité particulière comme la défense contre le cancer ou encore, les processus de réparation cellulaire.
Tout au long de notre vie, certains gènes seront activités et d’autres seront désactivés afin de nous permettre de croître, de nous développer et de nous reproduire. De la même façon, selon notre façon de vivre, ces gènes méthylés ou non peuvent indiquer à quel point notre organisme fonctionne comme un organisme plus jeune ou plus vieux que notre âge réel. Vous vous dites peut-être : À quoi cela peut bien servir de le savoir ? Et bien, très certainement à vous motiver et à mesurer l’impact de l’amélioration de vos habitudes de vie ou de l’usage des gérosuppresseurs sur votre santé et vos chances de longévité.
Imaginez que vous avez actuellement un âge chronologique de 55 ans et que l’évaluation vous donne un âge biologique de 68 ans. Vous pourriez chercher à vous prendre en main, vous faire accompagner dans l’amélioration de vos habitudes de vie, et vous refaire tester 6 mois plus tard pour réaliser que vous avez maintenant 62 ans. Ces évaluations auront certainement des effets de motivation importants puisqu’ils permettront de mettre en évidence des impacts qui ne sont pas reliés à des symptômes de maladies, mais à l’optimisation de la santé. Ils permettront aussi de suivre votre vitesse de vieillissement; de vous dire si vous vieillissez plus rapidement que la moyenne des gens de votre âge, ou encore, que votre vitesse de vieillissement a augmentée ou baissée.
Maintenant vous vous dites «c’est bien beau l’âge biologique, mais de là à ralentir le vieillissement!». Il faut savoir que le premier article scientifique, provenant de 30 chercheurs du domaine, ayant énoncé qu’il sera possible de ralentir le vieillissement humain, a été publié en janvier 2015 (Longo et al, 2015). Je vous parle ici bel et bien de ralentir le vieillissement primaire, le vieillissement cellulaire de vos cellules, et non pas d’agir sur des conséquences du vieillissement comme l’augmentation de l’oxydation ou de l’inflammation. Le fait d’agir directement sur les processus du vieillissement primaire aura des impacts beaucoup plus importants pour la santé que de simplement agir sur les conséquences du vieillissement.
Un chercheur américain du domaine de la longévité, Dr Jay Olshansky du l’Université d’Illinois à Chicago, croit même qu’il pourrait s’agir du plus important impact en santé de l’histoire de l’humanité. De la même façon, Matt Kaeberlein, imminant chercheur américain, professeur à l’école de médecine de l’Université de Washington, a évalué en 2019 que le ralentissement du vieillissement aura un impact plus important sur la longévité en santé que le fait d’être capable de traiter tous les cancers, ou encore, de traiter toutes les maladies du cœur, ou même, de traiter tous les cancers et toutes les maladies du cœur ensemble. Le ralentissement du vieillissement réduira l’incidence de l’ensemble des maladies associées.
Pour vous donner une idée des bénéfices potentielles de ralentir le vieillissement, une étude publiée dans la prestigieuse revue scientifique Nature Aging (Waziry et al, 2023) a conclu à partir des données d’une étude clinique humaine de grande qualité, que le ralentissement du vieillissement observé sur une période de 2 ans, de seulement 2%, correspond à une diminution des risques de mortalité de 10 à 15%. Il s’agit d’un bénéfice de l’amplitude des bénéfices d’une cessation tabagique.
Outre les saines habitudes de vie, des molécules naturelles, que nous sommes en train de découvrir par nos travaux de recherche ici au Québec, permettront aussi de ralentir le vieillissement primaire. C’est ce que l’on appel des gérosuppresseurs. Nous en avons découvert en autre dans les graines de céleri, dans le ginkgo biloba, dans la valériane, la passiflore et le palmier nain. Les recherches continues pour bien caractériser leurs mécanismes et bénéfices. En attendant, les polyphénols d’olives et le resvératrol sont certainement les deux extraits de plante gérosuppresseurs les mieux documentés scientifiquement.
La grande nouvelle n’est pas que vous n’avez pas l’âge que vous pensiez, mais que développons actuellement un nouvel outil, en même temps que nous caractérisons les effets métaboliques des gérosuppresseurs, ici au Québec, afin d’évaluer plus facilement votre âge biologique et vous permettre d’y avoir accès à moindre coût. Écrivez-nous à info@vitoli.ca si vous aimeriez participer à l’étude clinique sur les gérosuppresseurs. Nous prenons toujours des participants pour le groupe général jusqu’au début juin.
Vous n’aurez bientôt plus besoin de mentir sur votre âge, il vous suffira de donner fièrement votre âge biologique.
Suggestion de lecture :
- Étude sur l’âge biologique et les gérosuppresseurs
- Étude sur l’âge biologique et les gérosuppresseurs : réponses à vos questions
- La science de la longévité, les gérosuppresseurs et géroprotecteurs
Références
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