J’ai fini mon baccalauréat il y a plus de 20 ans. Déjà, il y a 20 ans, je trouvais que quelque chose clochait dans la manière de voir les maladies chroniques. J’ai donc fait une maîtrise, puis un doctorat pour essayer de mieux comprendre. C’est en 2010 que j’ai découvert la médecine fonctionnelle alors que ma fille, encore petite, était pleine d’eczéma, que ma santé déclinait et que ma mère a reçu un diagnostic de maladie auto-immune. C’est alors que j’ai réalisé que je ne connaissais pas grand-chose au fonctionnement de l’organisme et du métabolisme malgré 10 années d’études universitaires en poche. Il m’a fallu des années à désapprendre ce que je croyais pour acquis et me refaire de nouvelles bases.
En 2016, j’ai décidé de quitter mon poste en recherche pour fonder ma pratique privée en naturopathie fonctionnelle. Je m’inscris donc au programme de la Functionnal Medicine University tout en travaillant en clinique. Mais tous les protocoles de suppléments, de tests, etc. me dépassent, car je me dis pourquoi ne pas revenir simplement à la base. À quoi servent tous ces suppléments si les fondations ne sont pas bonnes. Après tout, éteindre un feu en jetant de l’huile sur le feu, ça ne fonctionne pas?
Mais qu’est-ce que la médecine fonctionnelle?
La médecine fonctionnelle est basée sur la science. C’est une approche qui cherche à mieux comprendre les causes sous-jacentes des problèmes de santé, en utilisant une approche globale qui engage à la fois le client et le thérapeute. Au lieu d’être centré sur la maladie, le thérapeute en médecine fonctionnelle s’adresse à l’ensemble de la personne, et non seulement à un ensemble isolé de symptômes. Le thérapeute examine les interactions entre les facteurs génétiques, environnementaux et de mode de vie de la personne qui peuvent influencer la santé à long terme dans le but de soutenir l’expression unique de la santé et de la vitalité de chaque individu. Cette approche globale de la personne est fantastique, mais qu’en est-il de la réalité ?
La réalité
Malgré une certification en médecine fonctionnelle et plusieurs diplômes, je me questionne encore à savoir qu’elle est la meilleure approche. Qui sommes-nous en tant qu’humains et de quoi avons-nous vraiment besoin? Pourquoi autant de gens sont atteints de maladies chroniques? Malgré toutes les avancées scientifiques, notre santé ne cesse de se détériorer. Qu’avons-nous fait pour en arriver là? À trop vouloir compartimenter la santé, on a fini par oublier l’humain derrière.
Saviez-vous que seulement 12% des Américains sont en santé métabolique. 12%, c’est si peu. C’est le résultat de nos excès de bouffe, de travail, de stress, de consommation et du manque de soins et de temps qu’on s’offre à soi. On ne mange rien par accident, c’est une décision que l’on prend chaque fois que l’on mange. Graduellement, au fil des ans, j’ai aidé des milliers de clients à changer leurs habitudes de vie. Mon constat est le suivant : aucun supplément ne peut compenser pour de mauvaises habitudes alimentaires ou habitudes de vie (activité physique, gestion du stress, etc.), mais quand les conditions sont gagnantes, une capsule bien ciblée peut faire toute la différence.
Si le feu est pris dans la maison, est-ce le temps de peinturer? NON! Il faut éteindre le feu.
Parce que malgré tous les protocoles et les suppléments du monde rien ne peut compenser de mauvaises habitudes de vie. On ne peut pas négocier avec la nature. On ne peut pas compenser nos réels besoins par autre chose. C’est comme si vous partez en vacances 3 semaines et que vous laissez vos plantes au soleil en vous disant qu’au moins, même si elles n’auront pas d’eau, elles auront du soleil. Évidemment, une catastrophe vous attend au retour. C’est pareil pour nous, si on passe notre temps à masquer nos symptômes avec des anti-ceci ou des anti-cela, on ne fera qu’enlever la batterie du détecteur de fumée, mais il n’en demeure pas moins que le feu est quand même là.
On se fait dire que cuisiner c’est long et compliqué, on manque de temps pour tout et on passe tellement de temps à regarder les réseaux sociaux, la télévision, etc., mais ça ne nourrit pas. On possède tous le même temps et ce que l’on décide d’en faire est un choix.
Pourquoi ne pas avoir appelé ça : « médecine d’éducation en habitudes de vie » ? Car tant que l’on ne prend pas le temps d’éduquer les gens sur ce qui ne fonctionne pas pour eux, il s’avère difficile de faire des changements. Il est grand temps de changer notre vision des choses pour redonner aux gens le contrôle de leur santé. D’éduquer les gens sur leur santé et de les amener à considérer la santé comme le bien le plus précieux. Comme le dirait mon mentor Sachin Patel : « Le médecin du futur sera le patient ».
Et si au lieu d’attendre la maladie on créait la santé?
Belle réalité! Merci de l’avoir si bien écrite