On croit à tort que changer d’environnement de travail va mettre fin au stress que l’on peut subir mais ce n’est malheureusement pas le cas (d’où les rechutes de burn-out).

Pourquoi?

Lorsqu’une personne subit une exposition répétée ou constante au stress, ou à des abus, son corps bascule dans une physiologie de survie. Cet état peut durer pendant de longues périodes ou même devenir de façon permanente. Exister dans ces états de survie nous pèse physiquement et provoque une charge allostatique élevée.

La charge allostatique désigne l’usure biologique globale résultant de l’adaptation au stress via les systèmes de réponse au stress. Elle est liée à la quantité d’énergie métabolique nécessaire pour maintenir l’équilibre physiologique.

La physiologie de la survie fait référence à la réponse de stress (qui est déclenché lorsque nous percevons une menace : un patron fâché, une grosse charge de travail, un collègue non collaboratif. Une deadline… ).

Cette réponse est exprimée soit par un état de mobilisation sympathique (excitation élevée) ou un état parasympathique dorsal (immobilisation). Il est également possible que le système bascule entre les deux extrémités du spectre, incapable de trouver l’équilibre, ce qu’on appelle une réponse de co-activation.

Lorsqu’on vit dans cette physiologie de survie (ou physiologie de maladie), notre esprit rationnel est compromis. Notre corps est guidé par un impératif de survie physiologique et notre système nerveux réagit en conséquence. En effet, la physiologie de survie n’est pas compatible avec la pensée logique, la connexion à soi ou aux autres.

Qu’est-ce qui fait que certaines personnes arrivent à mieux gérer leur stress et ne pas basculer dans cette physiologie de la survie?

3 facteurs pourraient l’expliquer :

  • Des fondations saines de notre système nerveux autonome (il est développé en grande partie pendant la grossesse jusqu’à l’âge de 3 ans et peut être affecté par l’expérience de la vie, l’exposition au stress, la maladie, les traumatismes et les relations.)
  • L’intensité et durée du stress; notre mode de vie occidental surtout dans le monde de l’entreprise constitue en lui-même un facteur traumatisant.
  • Prédisposition au stress et au choc basés sur l’expérience de vie.

 

Lorsque notre système nerveux est régulé, nos mécanismes de survie sont adaptés au temps;  La réponse à la menace se termine lorsque le danger est passé et notre niveau de réponse correspondra probablement au niveau de la menace. Toutefois, lorsque notre système nerveux est dérégulé, la physiologie de la survie peut devenir une « nouvelle normalité ». Ce qui signifie donc que nous existons dans une réponse constante à la menace.

De cette manière, il n’y a pas d’accès fiable à l’autorégulation et à la sécurité accessible par la branche ventrale du système nerveux parasympathique. Ainsi, nous restons coincés dans un état d’activation sympathique (réponse de combat ou de fuite) ou dans un état d’activation dorsale parasympathique (immobilisation qui peut se présenter sous forme d’engourdissement ou d’apathie qu’on peut ressentir lorsqu’on fait un burn-out).

Même si beaucoup vont adapter des stratégies mal-adaptatives pour gérer cette physiologie de survie (ex : le déni, l’intellectualisation, la répression et les différentes addictions (Boissons alcoolisées, voyage, sports, nourritures, sexe, et même, au travail) on peut rapidement se rendre compte que ces accommodements ne procurent le sentiment de paix et de calme intérieurs qu’on espère tant.

Il est bien beau de promouvoir l’empathie et la collaboration au sein des équipes, mais, lorsque notre système nerveux est dérégulé, ce n’est pas le moment d’apprendre de nouvelles choses. En gros, ces informations vont rentrer d’une oreille et ressortir de l’autre !

La vraie solution est d’apprendre à retourner à un état de sécurité dans le corps (et non juste dans le mental) pour apprendre à réguler le système nerveux afin de recalibrer les voies neuronales et regagner la physiologie de la santé.

 

Référence:

(Kathy L. Kain & Stephen J. Terrell — Nurturing Resilience)