Tiré du chapitre 3.1 du livre Vivre jeune plus longtemps (2016).

Lors des articles précédents (La recherche scientifique : ce que vous devez savoir – article 1 de 4 et La recherche scientifique : études vs qualité – article 2 de 4), nous avons passé en revue le processus de la recherche scientifique en décrivant les types d’études et les standards de qualité. Malgré le fait que ce sont des points intéressants, qu’est-ce qui fait en sorte qu’un résultat est jugé bon ou non? Cet article vous permettra de mieux comprendre comment les résultats d’une étude scientifique sont analysés.

Garantie de résultats positifs?

On pourrait croire qu’il est logique de penser que lorsqu’un produit a été testé lors d’une étude clinique, celui-ci est forcément efficace. Malheureusement, ce n’est pas une garantie. L’important est de prendre en compte la qualité de l’étude ainsi que des résultats obtenus. L’avis d’un professionnel de la santé est souvent le meilleur moyen de juger de la pertinence d’un produit approuvé ou non par des démonstrations cliniques. Par exemple, le bénéfice démontré pourrait ne pas être applicable à votre situation (âge, antécédent, etc.) ou ne pas être suffisamment important pour être cliniquement significatif même si le résultat est statistiquement valide (une baisse de 3 unités sur la pression n’a pas la même valeur thérapeutique qu’une baisse de 3 unités pour le cholestérol).

Bénéfices et/ou risques

Lorsqu’il est question d’analyser les bénéfices santé d’un produit, il est très important de se fier à l’équilibre risque/bénéfice. Vous vous demandez probablement ce qu’est exactement cet équilibre. Eh bien, ce dernier permet d’évaluer si le facteur de risque est plus faible que les bénéfices démontrés. En d’autres mots, pour que l’usage d’un produit soit justifié, les bénéfices qu’ils procurent doivent être plus élevés et plus importants que les risques qui y sont associés. Généralement, les organismes réglementaires vont utiliser ce ratio pour déterminer le niveau de démonstration scientifique nécessaire pour considérer qu’un bénéfice santé est significatif et présente une valeur au niveau commercial.

Évidemment, la clientèle cible est prise en considération lors de cette évaluation tout comme l’exposition potentielle au risque. On peut s’imaginer un produit qui aiderait à diminuer la tension artérielle. Ses effets devraient être considérables pour les personnes qui doivent diminuer leur tension artérielle et être négligeables pour les gens étant en bonne santé qui ont une belle tension artérielle (ici, par exemple, un ingrédient que l’on pourrait retrouver dans un jus de fruits et qui pourrait donc être consommé par les deux groupes).

Si on se tourne davantage vers l’exposition potentielle au risque, il faut savoir que toutes les formes d’utilisation possibles du produit doivent être prises en compte. Un bon exemple pour illustrer ceci, les amandes et le cyanure qu’elles contiennent, aussi appelé acide cyanhydrique. Nous savons que le cyanure est considéré comme un élément toxique. Rassurez-vous! Avant que celui-ci provoque un risque d’intoxication, il faudrait ingérer plusieurs kilos d’amandes. On peut donc affirmer que les risques liés à sa consommation alimentaire sont grandement inférieurs au niveau de toxicité potentielle (plusieurs kilos), et ce peu importe l’aliment ingéré (chocolat, pâtisseries, boisson aux amandes, etc.). Alors, même si les amandes contiennent du cyanure, qui est considéré comme un composé toxique, elles sont considérées sans risques pour la santé et même très bénéfiques.

Un autre exemple extrême que nous pouvons utiliser est la chimiothérapie. Ces traitements sont très toxiques pour notre organisme, mais puisque le bénéfice potentiel (risque/bénéfice) est le maintien de la vie, les bénéfices sont indiscutables. C’est donc justifié d’avoir recours à ces traitements.

Comme vous le voyez, ce ratio risque/bénéfice tient compte autant du fait que le bénéfice doit être significatif et que le risque doit être acceptable tout en considérant l’importance du bénéfice.

Faible risque = aucun danger…?

En présence d’un faible risque, il peut être intéressant de prendre en compte des démonstrations de bénéfices santé présentant une moins grande ampleur. Gardez toujours en tête que ce qui est considéré comme étant naturel ne veut pas toujours dire que c’est sans danger. Il est toujours recommandé de consulter l’avis d’un professionnel de la santé. Aussi, si votre état de santé nécessite une intervention thérapeutique, il est essentiel de consulter un médecin pour obtenir son avis.

Évaluation des bénéfices santé

Maintenant que nous avons couvert la portion des risques, regardons maintenant du côté des bénéfices. Voici quelques questions pertinentes qui peuvent être à considérer :

  • Est-ce suffisant de connaître le mécanisme d’action d’un aliment, d’un extrait de plante et/ou d’un produit?
  • Devons-nous porter une importance significative à un produit qui est utilisé depuis des milliers d’années en médecine traditionnelle chinoise?
  • Quel est l’intérêt de plusieurs études pour un seul produit comparativement à plusieurs études sur différents extraits de la même plante provenant de plusieurs entreprises?

Lors du prochain et dernier article de la série sur la recherche scientifique, nous tenterons de vous partager les réponses à ses questions tout en vous présentant les 5 catégories liées aux démonstrations des bénéfices santé qui sont les suivantes :

  1. L’historique de consommation;
  2. La littérature scientifique;
  3. L’identification d’un mécanisme d’action;
  4. Les démonstrations précliniques;
  5. Les résultats chez l’humain.

 

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Références :

  • naturaldatabase.com: 26-01-2015 (Therapeutic Research Faculty (Ed). Natural Medicines Comprehensive Database)
  • Confusion in the Supplement Aisle: How to Help Consumers Select Dietary Supplements.
  • passeportsanté.net: 01-12-2014
    • Notre méthodologie
  • Vegetox.com ; Université de Toulouse
  • Enna, S.J., Norton, Stata. 2012. Herbal supplements and the brain: understanding their health benefits and hazards. Pearson Education, Inc. Publishing as FT Press. ISBN 978-0-13-282497-2. 273 pp.