15 nouveaux groupes de molécules pour lutter contre le vieillissement et protéger nos cellules; un pas de plus pour rester en santé plus longtemps, montre une nouvelle étude.

Un chercheur de Concordia, supporté par Idunn Technologies, découvre de nouveaux composés naturels qui pourraient favoriser la longévité en santé et réduire l’incidence des maladies associées.

Ces découvertes pourraient nous permettre de rester en santé plus longtemps et de conserver nos capacités à profiter de la vie. Tout le monde veut être encore capable de voyager à un âge avancé, de jouer avec ses petits-enfants, de rester autonome. Ces recherches pourraient augmenter vos chances de réussir.

La récente pandémie a souligné l’importance de rester en santé de façon à mieux combattre, le cas échéant, une infection ou une maladie. Un chercheur de l’Université Concordia a découvert 15 nouveaux extraits végétaux qui permettent de lutter, non pas contre les infections, mais contre le vieillissement.millepertuis Les recherches dans le domaine marquent un point tournant en santé humaine et en médecine préventive. Ces molécules naturelles pourraient aider à prévenir l’ensemble des maladies associées au vieillissement, non pas une à la fois, mais toutes en même temps. Il est donc question de réduire l’incidence d’affections courantes comme l’arthrose, le diabète, le cancer, les maladies du coeur, le Parkinson ou l’Alzheimer. Cette approche a déjà été qualifiée « d’ultime médecine préventive » dans la prestigieuse revue Science.

Vladimir Titorenko, professeur de biologie à la Faculté des arts et des sciences de Concordia, collabore depuis 2013 avec Éric Simard, président de l’entreprise Idunn technologies, afin de découvrir de nouvelles molécules antivieillissement. Ces travaux viennent d’être publiés dans la revue scientifique Oncotarget. Le centre de recherches TransBIOTech et le cégep de Lévis-Lauzon ont également participé aux études.

La plateforme de recherche utilise les levures afin d’identifier et de comprendre comment ces composés naturels ralentissent le vieillissement et rendent les cellules plus résistantes aux stress physiques. Il s’agit d’un modèle de recherche reconnu mondialement depuis plus de 10 ans. Ces travaux présentent les meilleurs résultats obtenus jusqu’à maintenant et les molécules utilisées sont issues d’extraits de plantes. Ces quinze nouveaux groupes de molécules s’ajoutent aux 6 déjà découverts pour former une banque de 21 nouveaux modulateurs du vieillissement. Deux familles de brevets ont été déposées pour protéger ces découvertes.

« Nous avons maintenant un grand nombre d’extraits végétaux antivieillissement qui pourraient être utilisés pour réduire l’incidence ou la progression des maladies liées à l’âge chez l’humain », affirme Vladimir Titorenko. Le chercheur consacre ses efforts à la compréhension des mécanismes moléculaires qui permettent aux cellules de résister au vieillissement.

« Avec le vieillissement de la population, la possibilité de garder les gens en santé plus longtemps constitue une avancée majeure qui pourrait avoir des retombées, non pas juste en termes économiques, mais pour la qualité de vie de la population et la capacité du système de santé en général. » Rappelons que les recherches sur le vieillissement primaire visent avant tout à garder les gens en santé plus longtemps, ce qui pourrait réduire les coûts associés au vieillissement de la population.

Ralentir le vieillissement et augmenter la résistance des cellules aux stress physiques avec des molécules issues du palmier nain, du millepertuis, du basilic sacré ou d’autres plantes médicinales.

Les résultats publiés récemment ont été obtenus à partir d’extraits spécifiques de plantes, déjà reconnues pour différents bénéfices santé. L’équipe du professeur Titorenko a identifié les nouvelles molécules antivieillissement à partir d’une longue liste d’extraits issus de différentes parties des plantes étudiées.basilic sacré Les nouveaux extraits positifs (PE pour « plant extract ») sont numérotés PE26 (Serenoa repens), PE39 (Hypericum perforatum), PE42 (Ilex paraguariensis), PE47 (Ocimum tenuiflorum), PE59 (Solidago virgaurea), PE64 (Citrus sinensis), PE68 (Humulus lupulus), PE69 (Vitis vinifera), PE72 (Andrographis paniculata), PE75 (Hydrastis canadensis), PE77 Trigonella foenumgraecum), PE78 (Berberis vulgaris), PE79 (Crataegus monogyna), PE81 (Taraxacum erythrospermum) et PE83 (Ilex paraguariensis).

Les résultats de ces recherches ont démontré clairement que les effets bénéfiques observés sur la longévité sont reliés au ralentissement du vieillissement chez les levures. « L’identification de ces nouveaux modulateurs pourrait permettre de développer de nouveaux produits spécialisés pour le vieillissement en santé. » explique le professeur Titorenko.

Une entreprise québécoise, Idunn Technologies, travail à développer un grand nombre d’applications de ces résultats de recherche en santé humaine. Éric Simard est corédacteur de l’article, chef de la direction d’Idunn Technologies et auteur de 4 livres sur la longévité en santé (www.esimard.com). Il explique que l’entreprise a décidé de débuter la commercialisation des fruits de la recherche en optimisant des produits naturels pour différentes facettes de santé reliés au vieillissement. Ces produits plus efficaces sont commercialisés sous la marque Vitoli dans pratiquement toutes les pharmacies au Québec, un grand nombre de pharmacies au Nouveau-Brunswick, quelques-unes en Ontario et ils sont disponibles en ligne pour tout le Canada (www.vitoli.ca). L’entreprise vise à réintroduire des produits naturels de plus grande qualité dans la pratique des pharmaciens et des médecins.

« D’autres produits sont actuellement en développement et notre positionnement est d’offrir les produits les plus efficaces, optimisés pour leurs bénéfices sur le vieillissement primaire de l’organisme. » explique Éric Simard, Dr en biologie et chercheur dans le domaine du vieillissement. « Les résultats publiés séparent les nouveaux modulateurs du vieillissement en deux groupes : les mimétismes stricts de la restriction calorique et ceux qui permettent aussi une amélioration des mécanismes d’entretien cellulaire. »

« Nos travaux précédents avec l’Université Concordia et Transbiotech avaient démontré que c’est en optimisant les effets synergiques des différentes voies métaboliques qu’il sera possible d’obtenir les meilleurs résultats et de vivre le plus longtemps possible en santé. » Les résultats présentés incluent aussi des analyses sur l’activité métabolique des mitochondries, sur l’oxydation des lipides membranaires, ainsi que sur l’oxydation des protéines, de l’ADN des mitochondries et de l’ADN du noyau cellulaire. Ces extraits antivieillissements, aussi appelés géroprotecteurs ou mimétismes de la restriction calorique, augmentent la résistance des cellules au stress oxydatif et à la température. L’amélioration du fonctionnement cellulaire réduit les dommages subis par les cellules tout en augmentant leur résistance face aux situations difficiles. « Réduire l’usure et augmenter l’entretien et la résistance cellulaire; c’est le secret de la longévité en santé. » de conclure Dr Simard.

Les recherches se poursuivent pour optimiser les effets antivieillissements et mieux comprendre les mécanismes d’actions cellulaires. L’équipe de recherche est capable d’identifier les mécanismes cellulaires en cause et même d’aller jusqu’à décrire comment ces mécanismes sont mis en application par les cellules. Le dernier article publié par l’équipe de recherche en 2019 portait justement sur la confirmation de trois mécanismes d’actions de l’extrait végétal le plus efficace identifié jusqu’à maintenant. Il s’agit du plus haut niveau de raffinement de la recherche fondamentale sur le vieillissement. Les informations qui seront obtenues au cours des prochaines années pourraient permettre le développement de nouveaux médicaments.

Cette étude a bénéficié d’une subvention conjointe RDA-RDC (recherche et développement appliqués – recherche et développement coopératifs) du CRSNG (Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie) du Canada. Les travaux ont, par ailleurs, été financés grâce au Fonds des chaires de recherche de l’Université Concordia, à une bourse d’études supérieures de l’Université Concordia et à une bourse d’excellence de l’Université Concordia.