Adapté du chapitre 3.4 du livre « Vivre jeune plus longtemps ».

Nous avons expliqué, dans un article précédent (Polyphénols d’olives et les produits Vitoli – article 1 : Le vieillissement primaire), qu’il est possible de regrouper sous deux grandes approches les animaux qui vieillissent particulièrement bien :

1. Ceux dont la poussée du vieillissement primaire est ralentie;
2. Ceux qui font plus de maintenance et de réparation.

Nos découvertes récentes avec l’Université Concordia ont clairement démontré un effet synergique puissant lorsqu’il est possible d’associer les bénéfices santé de ces deux approches. Pour en savoir plus sur ces recherches, il est possible de consulter l’onglet « Recherche » du site internet « Eric Simard, Priorité Bien vieillir » : http://esimard.com/recherches/

Dans un deuxième article (Polyphénols d’olives et les produits Vitoli – article 2 : Les bénéfices), nous avons décrit les polyphénols d’olives comme des agents « gérosuppresseurs » basés sur les découvertes de Menendez et ses collaborateurs (2013) et plus récemment sur celles de Pablos et ses collaborateurs (2019). Ils agissent sur la première facette. Quant au resvératrol, il agit sur la deuxième facette : les mécanismes de maintenance et de réparation.

Faire plus de maintenance et de réparation

Prenons l’exemple du rat-taupe nu, ce petit rongeur de la taille d’une souris capable de vivre 30 ans; ce qui correspond jusqu’à 10 fois la longévité normale d’un mammifère de cette taille. Il présente des niveaux d’oxydation plus élevés que la moyenne et des télomères relativement courts. Ce qui semble expliquer sa grande longévité, ce sont ses capacités de maintenance et de réparation.

En comparant des organismes de grosseurs similaires (souris, rat-taupe nu et chauve-souris), il est possible de constater que ces organismes de même grosseur ayant des vitesses de développement similaires (gestation de 20 jours vs 70 et 45 à 70 jours respectivement) ont des espérances de vie totalement différentes. Une souris va vivre environ 3 ans, comparativement au rat-taupe nu et aux chauves-souris qui vont vivre de 30 à 40 ans, soit dix fois plus longtemps.

Ce sont leurs capacités de maintenance et de réparation nettement supérieures, ou du moins, conservées beaucoup plus longtemps durant leur vie, qui expliqueraient cette longévité hors du commun. Les jeunes organismes vivants ont habituellement de très bonnes capacités de maintenance et de réparation, qui diminueront progressivement pendant qu’ils avanceront en âge. Ces organismes qui vivent beaucoup plus longtemps que la moyenne (rat-taupe nu et chauve-souris) conservent leur capacité de maintenance et de réparation beaucoup plus longtemps.

Le resvératrol : un très grand nombre d’études

À ce jour, le resvératrol compte à lui seul plus de 5 000 publications scientifiques. Une étude récente concluait que la meilleure alternative à la restriction calorique chez l’humain serait de réduire notre apport en calories, de faire de l’exercice physique régulièrement et de consommer un supplément alimentaire de resvératrol. La dose optimale de resvératrol pour un adulte est pratiquement impossible à prendre juste par les sources alimentaires (vin, raisins, chocolat noir, bleuets, arachides).

Il y a déjà 19 études cliniques répertoriées concernant la pharmacocinétique du resvératrol chez l’humain. Son plus haut niveau de concentration sanguine apparaît après 30 à 90 minutes. Sa demi-vie est d’environ neuf heures. Environ 70 % de la dose consommée est absorbée, mais seulement de faibles quantités de la molécule intacte sont détectables dans le sang. Le métabolisme extrêmement rapide de conjugaison (liaison à d’autres molécules) réduit de beaucoup la biodisponibilité du resvératrol. Cependant, il semble que ces mêmes métabolites (molécules conjuguées) s’accumulent dans différents tissus du corps et seraient reliés aux effets bénéfiques sur la santé.

Les mécanismes d’action

En 2003, une publication scientifique dans la célèbre revue Nature démontrait que le resvératrol stimule une des voies métaboliques antivieillissement par l’entremise d’une protéine nommée sirtuine 1 (SIRT1). Les sirtuines sont des protéines très bien conservées au cours de l’évolution. C’est-à-dire que nous les retrouvons avec des fonctions similaires chez tous les organismes vivants, allant des organismes unicellulaires (les levures) jusqu’aux mammifères, en passant par les insectes.

Les sirtuines jouent un rôle cellulaire très important dans les mécanismes du vieillissement, à la fois au niveau du fonctionnement des cellules et au niveau des mitochondries (les usines énergétiques de nos cellules). Ainsi, ces protéines peuvent activer un grand nombre de gènes essentiels aux défenses antioxydantes naturelles du corps, mais aussi les mécanismes de réparation cellulaire.

Une partie des effets bénéfiques du resvératrol s’expliquerait par sa capacité à modifier l’utilisation de l’apport énergétique comme si l’organisme était soudainement en danger de mort. Les mécanismes de maintenance et de réparation sont ainsi fortement stimulés au détriment des processus de stockage de l’énergie et de la croissance. Le resvératrol permettrait ainsi d’améliorer le métabolisme énergétique (obésité, diabète, syndrome métabolique), tout en permettant un effet préventif pour un grand nombre de maladies.

Le resvératrol agirait aussi sur le vieillissement par l’activation de certaines protéines impliquées dans le vieillissement primaire comme l’AMPK (AMP-activated protein kinase) et par la réduction de facteurs inflammatoires NF-κ B (nuclear factor kappa B), TNFα (Tumor necrosis factor α) et IL-6 (interleukine 6), ainsi que la diminution des radicaux libres. Une autre publication dans la prestigieuse revue Nature, a identifié un nouveau mécanisme d’action (TyrRS-PARP-1) du resvératrol qui serait 1000 fois plus sensible (activé à des quantités 1000 fois inférieures) à son action connue sur les sirtuines. Les recherches continuent.

En conclusion

Le resvératrol, non seulement mime-t-il l’effet de longévité de la restriction calorique (Les mimétismes de la restriction calorique), mais il active aussi plusieurs mécanismes permettant d’améliorer la production d’énergie des mitochondries. Il s’agit d’une molécule naturelle qui fut largement étudiée pour ses effets sur la santé, mais pour laquelle encore beaucoup d’informations sont manquantes pour bien comprendre l’ensemble de ses bénéfices. VitoliMD Bien vieillir réuni deux grandes approches en un seul produit : des modulateurs du vieillissement primaire et des molécules agissant sur les mécanismes de maintenance et de réparation.

 

Références :

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  • Newgard, C.B., Pessin, J.E. 2014. Recent progress in metabolic signaling pathways regulating aging and life span. J Gerontol A Biol Sci Med Sci. Jun;69 Suppl 1:S21-7. Review.
  • Sajish and Schimmel, 2015. Human Tyr-tRNA synthetase is a potent PARP-1 activating effector target for resveratrol. Nature. 2015 Mar 19; 519(7543): 370–373.
  • Shakibaei, M., Harikumar, K.B., Aggarwal, B.B. 2009. Resvératrol addiction: to die or not to die. Mol Nutr Food Res. Jan;53(1):115-28. Review.
  • Timmers, S., Hesselink, M.K., Schrauwen, P. 2013. Therapeutic potential of resveratrol in obesity and type 2 diabetes: new avenues for health benefits ? Ann N Y Acad Sci. Jul;1290:83-9. Review.
  • Tomé-Carneiro, J., Larrosa, M., González-Sarrías, A., Tomás-Barberán, F.A., García-Conesa, M.T., Espín, J.C. 2013. Resveratrol and clinical trials: the crossroad from in vitro studies to human evidence. Curr Pharm Des. 19(34):6064-93. Review.