Ici au Canada:
- Le cancer de la prostate est le cancer le plus diagnostiqué chez l’homme;
- Environ 1 homme sur 7 recevra un diagnostic de cancer de la prostate;
- 23 300 hommes recevront un diagnostic de cancer de la prostate, ce qui représente 20 % de tous les nouveaux cas de cancer chez l’homme en 2020;
- 4 200 hommes mourront d’un cancer de la prostate, ce qui représente 10 % de tous les décès par cancer chez l’homme en 2020;
Ce que cela représente chaque jour :
- en moyenne, chaque jour, 64 Canadiens recevront un diagnostic de cancer de la prostate;
- en moyenne, chaque jour, 11 Canadiens mourront d’un cancer de la prostate.
Bien que ce soit un cancer meurtrier chez l’homme, le taux de mortalité du cancer de la prostate a beaucoup diminué au cours des dernières décennies grâce à l’augmentation de la détection précoce.
Les 5 choses que vous devez savoir sur le cancer de la prostate:
- Qu’est-ce qu’une tumeur ?
- Les facteurs de risques
- L’évolution du cancer de la prostate
- Les différents types de traitement
- La réduction des risques
1. Qu’est-ce qu’une tumeur ?
Définissons quelques termes. Premièrement le terme tumeur. Un grain de beauté, un kyste ou une verrue sont des tumeurs. Une tumeur n’est pas nécessairement un cancer. Une tumeur est définie comme une augmentation de volume d’un tissu, d’une partie du corps, habituellement sans inflammation, qui est causée par une croissance anormale des cellules. Il s’agit donc d’un amas de cellules. Si les cellules sont cancéreuses, on parle alors d’un cancer. Si les cellules sont saines, on parle d’une tumeur bénigne. Si ce sont des cellules cancéreuses, c’est une tumeur maligne.
Pourquoi un cancer se développe ?
Pour comprendre les raisons du développement d’un cancer, il faut parler de la différenciation cellulaire. À l’origine de la vie, un spermatozoïde rencontre un ovule. La première cellule ainsi formée a la capacité de créer toutes les cellules du corps humain : les muscles, les os, les neurones, les tissus conjonctifs, etc. Il s’en suit que toutes les cellules du corps humain ont le bagage génétique nécessaire pour faire tous les types de cellules. Ce qui fait que vous aurez des dents dans la bouche au lieu d’en dessous des pieds, c’est une capacité extraordinaire de différenciation cellulaire. Selon l’endroit où elles se trouvent et le type de cellules avoisinantes, elles se différentient en cellules particulières qui auront des fonctions bien précises comme les cellules des reins, du foie ou des muscles. Les cellules comprennent en quelque sorte où elles sont dans le corps humain et quel est leur rôle.
Les problèmes apparaissent lorsque les cellules ne comprennent plus leur rôle et décident de se diviser sans contrôle. Ce qui fait que les cellules se dérèglent :
- l’exposition à certains pesticides,
- les mutations à l’ADN,
- certains virus,
- la toxicité de certains produits chimiques ou médicaments,
- des problèmes métaboliques qui nuisent au bon fonctionnement cellulaire,
- l’inflammation,
- l’incapacité du système immunitaire de détruire des cellules endommagées,
- des prédispositions génétiques.
Probablement que nous combattons fréquemment des cancers qui sont automatiquement éliminés par nos systèmes de surveillance. Ces cellules cancéreuses doivent échapper aux mécanismes internes qui provoquent leur mort (l’apoptose) ou au système immunitaire qui peut reconnaître des cellules endommagées ou anormales. Ainsi, les produits chimiques ou les mauvaises habitudes de vie qui peuvent engendrer de mauvais fonctionnement des cellules ou un mauvais fonctionnement du système immunitaire peuvent augmenter les risques de cancers et être catégorisés de cancérigènes.
Un dernier point est la propagation. Les cellules cancéreuses peuvent se développer en un seul endroit ou se déplacer via la circulation sanguine ou lymphatique. Les cellules se nomment alors métastases. La tumeur initiale est appelée tumeur primaire et les nouvelles tumeurs qui se forment à distance à la suite du déplacement des cellules sont des tumeurs secondaires.
2. Les facteurs de risque
Des études épidémiologiques, c’est-à-dire des études qui font des liens entre les comportements des populations et certains problèmes de santé, ont permis de relier les niveaux de cancer de la prostate et :
- Le poids corporel
- La génétique
- Les variations de poids
- L’activité physique
- Le tabagisme
- La consommation de lycopène/tomates
- Le poisson
- La vitamine D
- Le calcium et
- Les statines
De façon générale, voici les facteurs qui augmentent les risques :
- la consommation d’alcool ;
- le tabagisme ;
- la sédentarité ;
- les maladies transmises sexuellement ;
- la vasectomie (faible augmentation) ;
- la consommation de gras animal, de viande rouge et de produits laitiers.
Et les facteurs qui diminuent les risques :
- le lycopène (le pigment rouge des tomates et du melon d’eau) ;
- les crucifères (brocoli, chou-fleur, choux de Bruxelles…) ;
- le poisson et le soya ;
- les graines de citrouille et graines de lin ;
- les extraits de palmier nain ;
- le café et le thé vert ;
- le sélénium et la vitamine D ;
- l’activité physique;
- les extraits de pomme grenade.
3. L’évolution du cancer de la prostate
Pour un jeune homme, la prostate fait la taille d’une balle de pingpong. À 50 ans, elle a la même taille qu’un citron. À cet âge, un homme sur deux risque déjà de connaître les premiers problèmes de prostate reliés à l’inflammation. À 60 ans, elle peut faire la taille d’une orange. Le gonflement de la prostate serait dû à des changements hormonaux, mais aussi à la transformation naturelle de la testostérone. En gonflant, la prostate réduit l’espace disponible pour la vessie et compresse l’urètre, ce qui cause les difficultés à uriner.
Ces problèmes d’inflammation de la prostate ne vont pas nécessairement causer un cancer, mais tous les symptômes doivent donner lieu à une consultation médicale afin d’écarter le diagnostic. Voici les principaux symptômes :
- Besoin fréquent d’uriner, surtout la nuit;
- Besoin soudain ou pressant d’uriner;
- Difficulté à commencer et efforts à uriner;
- Jet d’urine faible, lent et/ou interrompu;
- Incapacité à vider complètement la vessie;
- Difficulté de contrôle : incontinence/fuites urinaire;
- Sang dans l’urine;
- Brûlure ou douleur lors de la miction;
- Sang dans le sperme;
- Douleur lors de l’éjaculation;
- Dysfonctionnement érectile;
- Douleur ou raideur dans les os des hanches, de la poitrine ou du dos;
- Faiblesses/engourdissement dans les jambes et/ou les pieds;
- Perte du contrôle des intestins;
- Essoufflement ou toux qui ne disparaît pas.
Maintenant, voici quelque terme pour discuter de l’évolution d’un cancer. S’il y a un seul amas de cellules cancéreuses dans la prostate, on parle de stade I. S’il y a plusieurs foyers de développement, dans la prostate, on parle de stade II. S’il y a des foyers de développement en dehors de la prostate, mais à proximité, on parle de stade III. S’il y a propagation dans des secteurs plus éloignés comme les ganglions lymphatiques, les poumons ou le foie, on parle de stade 4.
Le stade de développement oriente le type de traitement qui sera proposé.
4. Les différents types de traitements
Tel que mentionné précédemment, en cas de symptômes ou de doute, il est important de consulter votre médecin. Dans certaines provinces au Canada, 3 cancers de la prostate sur 4 sont simplement suivis par surveillance active qui inclue les touchés rectaux, biopsies et le niveau d’antigène prostatique spécifique (APS) dans le sang. Il est fréquent que le développement soit tellement lent, qu’il ne soit pas nécessaire d’intervenir par chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie ou chirurgie au laser. Ces 4 types d’interventions ne sont pas toujours offertes et dépendent du stade du cancer et de sa vitesse de développement. Le traitement au laser est relativement récent, peu invasif et habituellement sans hospitalisation. Informez-vous auprès de votre urologue ou de l’oncologue.
5. La réduction des risques
Le poids corporel est un des facteurs fortement corrélés au développement du cancer de la prostate. Ainsi, outre les facteurs mentionnés auparavant, le maintien d’un poids santé devrait être une des premières approches préventives considérées. Une autre qui n’est pas mentionnée parmi les facteurs de prévention est la fréquence des relations sexuelles. Et oui, les hommes ayant des rapports sexuels plus fréquents ont moins de risques de développer un cancer de la prostate. En dehors de ces deux habitudes de vie, portez une attention à la réduction des autres facteurs de risque comme la consommation d’alcool et le tabagisme, et aux habitudes alimentaires qui font partie des facteurs de prévention comme la consommation de lycopène, les crucifères, le soya, la vitamine D, le café, le thé et le sélénium. Le blogue de Vitoli contient un grand nombre d’articles qui peuvent vous orienter pour augmenter la consommation de ces éléments nutritifs.
En espérant que ces conseils permettront de vous garder en santé, plus longtemps.
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Références :
- Fujita K, Hayashi T, Matsushita M, Uemura M, Nonomura N. Obesity, Inflammation, and Prostate Cancer. J Clin Med. 2019 Feb 6;8(2):201. doi: 10.3390/jcm8020201. PMID: 30736371; PMCID: PMC6406330.
- Hatano K, Fujita K, Nonomura N. Application of Anti-Inflammatory Agents in Prostate Cancer. J Clin Med. 2020 Aug 18;9(8):2680. doi: 10.3390/jcm9082680. PMID: 32824865; PMCID: PMC7464558.
- Perdana NR, Mochtar CA, Umbas R, Hamid AR. The Risk Factors of Prostate Cancer and Its Prevention: A Literature Review. Acta Med Indones. 2016 Jul;48(3):228-238. PMID: 27840359.
- Pernar CH, Ebot EM, Wilson KM, Mucci LA. The Epidemiology of Prostate Cancer. Cold Spring Harb Perspect Med. 2018 Dec 3;8(12):a030361. doi: 10.1101/cshperspect.a030361. PMID: 29311132; PMCID: PMC6280714.
- Site internet de la Fondation québécoise du cancer : www.fqc.qc.ca
- Site internet de la Société canadienne du cancer : www.cancer.ca
Très bon article, merci pour toutes ces infos..