Il s’agit d’un sujet difficile, et ce lié à la crainte et à la charge émotive que la mention de cette terrible maladie peut faire surgir. Il est tout de même important de bien comprendre cette maladie pour mieux la prévenir. Prenons un moment pour en apprendre davantage sur le cerveau et sur l’origine de cette maladie.
Le cerveau
Il est intéressant de considérer le cerveau comme une machine extrêmement complexe, à l’intérieur de laquelle les différentes sections du cerveau ont diverses fonctions. Ces différentes régions communiquent entre elles via des messagers chimiques (les neurotransmetteurs) et des connexions nerveuses (cellules du cerveau que l’on appelle neurones). L’intérieur d’une même région est un équilibre constant d’un grand nombre de neurotransmetteurs qui peuvent changer les perceptions, les humeurs, notre capacité de concentration, notre niveau d’éveil et la capacité de mouvement du corps. Ainsi, le cerveau est la somme d’un grand nombre de régions constamment en variation de leur équilibre chimique.
Toutes les molécules nécessaires à la production d’énergie, des neurotransmetteurs et des nouveaux neurones proviennent du sang qui est acheminé dans les différentes parties du cerveau par des artères, des veines et des capillaires.
Afin de vous permettre de bien comprendre la démence et les facteurs de risque, nous ferons une analogie entre le cerveau et le fonctionnement d’une ville. Les gros vaisseaux sanguins (artères), qui acheminent le sang vers le cerveau, sont des autoroutes qui apportent les molécules nécessaires au fonctionnement. Les grosses veines qui ramènent le sang du cerveau vers le cœur et les poumons sont d’autres autoroutes qui permettent de sortir les déchets. Le cerveau est parsemé de routes régionales, de petites routes secondaires et de cours d’usine. Le cerveau est donc un organe mou, parsemé de vaisseaux sanguins qui s’occupent de le nourrir et de sortir les déchets.
Nous reviendrons à cette analogie pour expliquer le développement de la maladie, de même que la présentation des facteurs de risque et de prévention.
La démence et l’Alzheimer
La démence est le terme employé pour définir un grand nombre de problèmes cognitifs. Selon la définition de l’Organisation mondiale de la Santé : « cette détérioration porte sur la mémoire, le raisonnement, l’orientation, la compréhension, l’aptitude à calculer, la capacité d’apprentissage, le langage et le jugement ». Nous pouvons la définir plus simplement par « des troubles cognitifs qui empêchent de profiter de la vie de tous les jours ». Ainsi, la démence inclut l’Alzheimer qui représente de 60 à 80 % des cas. Le deuxième type de démence (le plus fréquent) est la démence vasculaire, incluant les AVC (accidents vasculaires cérébraux) et les problèmes de blocage des artères qui nourrissent le cerveau. Nous parlerons plus en détail de l’Alzheimer, mais retenez que tous les facteurs de risques et les facteurs de prévention qui s’appliquent à l’Alzheimer, s’appliquent aussi aux autres formes de démences, autant en prévention que pour ralentir la progression de la maladie.
Le nom d’un médecin allemand
La maladie d’Alzheimer se nomme ainsi, suite à la description initiale de la maladie en 1906 par un médecin allemand du nom d’Alois Alzheimer. Il fut le premier à relier les symptômes des pertes de mémoire et de la dégradation qui s’ensuit à une dégénérescence marquée du cerveau chez plusieurs patients. La maladie d’Alzheimer serait en grande partie causée par l’accumulation de deux types de protéines spécifiques : les protéines bêta-amyloïdes et les protéines tau. Les premières forment des plaques qui deviennent toxiques pour les neurones en s’accumulant, et les secondes forment des réseaux qui empêchent les communications et l’acheminement des nutriments.
Pour reprendre l’analogie de la ville, c’est comme si des accumulations de déchets (les protéines bêta-amyloïdes et tau) venaient nuire au bon fonctionnement des usines, des quartiers et éventuellement de toute la ville. Les cellules affectées finissent par mourir et faire mourir les cellules avoisinantes. L’usine qui n’est plus approvisionnée, finit par fermer et fait fermer aussi les commerces des alentours. Ces zones de mortalité s’accumulent en causant de plus en plus de problèmes de fonctionnement. Par exemple, la ville qui n’a plus de service alimentaire (usine, restaurant) finira par fermer.
Il s’agit donc d’un processus qui évolue durant plusieurs années. Il semble que les premiers symptômes puissent même apparaître jusqu’à 20 ans après le début des problèmes d’accumulation des déchets.
La maladie débute par des pertes de mémoire parce que la première partie du cerveau touchée est l’hippocampe, le siège de la mémoire. Des études récentes suggèrent qu’il s’agirait de la première partie du cerveau touché, cela en raison de sa proximité avec les artères majeures qui acheminent le sang au cerveau.
Quand est-ce que c’est inquiétant ?
Il est normal d’avoir des trous de mémoire momentanés et ils sont souvent reliés à de la fatigue, au stress ou encore à une mauvaise qualité du sommeil. Il ne faut pas s’en faire et s’inquiéter si l’on cherche à l’occasion le nom d’une personne ou encore si on a oublié un événement. Il faut cependant se méfier si des tâches routinières de la vie courante sont soudainement impossibles ou difficiles et si certaines réflexions complexes sont anormales. Il est toujours important de consulter puisque ces symptômes pourraient être causés par des problèmes de circulation sanguine à la tête ou encore par des effets secondaires de certains médicaments. Même s’il s’agissait d’Alzheimer, il est important de le savoir le plus tôt possible, car des traitements appropriés peuvent ralentir la progression de la maladie.
Dans les articles suivants portant sur l’Alzheimer, nous traiterons des facteurs de risques ainsi que des méthodes de prévention. Entre temps, n’hésitez pas à nous poser vos questions.
Votre texte est très instructif,