Lorsque l’on pense à la santé de la femme en vieillissant, les premières choses qui nous viennent à l’esprit sont la ménopause et le cancer du sein. C’est bien sûr ce qui différentie grandement le vieillissement des hommes et des femmes. Nous ne reprendrons pas les explications sur la ménopause (qui font partie d’un article précédent), mais nous nous attarderons, en ce mois du cancer du sein, à la santé de la femme en générale et aux risques de cancer du sein et de maladies cardiovasculaires.

Plus on emmagasine, plus c’est difficile d’utiliser le gras comme source d’énergie

Ce qui caractérise le mieux le vieillissement, c’est que l’organisme se répare de moins en moins bien et la baisse d’efficacité des différents systèmes peut devenir cumulative. Ainsi, plus le temps avance, plus c’est difficile de redresser une mauvaise tendance établie, mais il n’est jamais trop tard.

La diète cétogène (riche en bon gras) a beaucoup attiré l’attention ces derniers temps, en amenant le discours et les recommandations sur le gras. Ce faisant, nous oublions que la plus importante recommandation de ce ‘’mode alimentaire’’ est de réduire l’apport en calories provenant des glucides (sucres et féculents). Pour les femmes, mais aussi pour vous messieurs, il s’agit d’une des recommandations les plus importantes en santé.  La santé de la femme est particulièrement sensible à la prise de poids en vieillissant.

Prenons un exemple fictif que nous appellerons Carole. Carole, arrivée à la quarantaine, a commencé à avoir des bouffées de chaleur qui nuisaient à son sommeil. Le fait de mal dormir, appuyé par la baisse des œstrogènes, l’a mené à une prise de poids graduelle. À 55 ans, l’augmentation du poids ayant favorisé une augmentation de l’inflammation légère dans tout son corps, Carole a maintenant mal aux genoux (début d’arthrose). Le manque de sommeil et l’augmentation du poids corporel favorisant le développement de l’arthrose, à 60 ans Carole a aussi mal au dos. Il apparait alors de l’hypertension et des tendances dépressives, elles aussi alimentées par le manque de sommeil et la prise de poids. Carole décide alors d’améliorer son alimentation et de faire plus d’exercice. Elle devra convaincre son corps d’utiliser les gras comme source d’énergie au lieu de les emmagasiner comme c’est le cas depuis 20 ans.

C’est le temps d’agir

Il faut comprendre qu’il s’agit d’un cercle vicieux auquel il faut s’attarder le plus tôt possible. Le corps prend vite l’habitude d’emmagasiner, sous forme de gras, le sucre et les féculents au lieu de les utiliser comme source d’énergie. C’est pour cette raison que c’est une bonne idée de réduire leur consommation afin de forcer le corps à utiliser les gras comme source d’énergie, tel que proposé par la diète cétogène.

Malheureusement, le cas fictif de Carole est courant et mène trop souvent au développement de la résistance à l’insuline et au diabète de type 2. Pour beaucoup de femmes il est très difficile de ne pas prendre de poids. La meilleure solution réside dans le mode de vie le plus sain possible :

  • L’activité physique améliore le sommeil et réduit les symptômes de la ménopause.
  • Un sommeil profond permet des meilleurs équilibres hormonaux.
  • Une alimentation riche en légumes (50%) et faible en sucre permet d’habituer le corps à utiliser les gras au lieu de les emmagasiner. Coupez tous les sucres et féculents raffinés (tout); les produits de grains entiers sont, pour leur part, très bénéfiques.
  • Attention au manque de protéines et à la carence en vitamine B12.
  • Attention aux carences en vitamine D et en calcium (risque d’ostéoporose).
  • La consommation de légumineuses, entre autres le soya et le lait de soya, réduit les symptômes de la ménopause et les risques de cancer du sein.

Deux risques bien connus

Deux problèmes de santé importants dont les risques augmentent spécifiquement plus rapidement pour les femmes après la ménopause sont les maladies cardiovasculaires et le cancer du sein. Pour les risques de maladies cardiovasculaires, une étude récente mentionne qu’au global, une alimentation et un mode de vie sain permettant de réduire de 81 à 94% le risque de crise cardiaque, c’est-à-dire de pratiquement l’éliminer, tandis que les médicaments ne peuvent réduire le risque que de 20 à 30% (Progress in Cardiovascular Diseases, May 2018 : Vegetarian Dietary Patterns and Cardiovascular Disease).

Pour le cancer du sein, sachez que si plusieurs femmes de votre famille en ont été atteintes, surtout entre 25 et 45 ans, le Centre Rose à Québec (CHU de Québec) peut vous offrir un dépistage génétique des risques. Tout comme beaucoup de cancer, la consommation de viande, de charcuterie et d’alcool augmente les risques. Les saines habitudes de vie les diminuent.

Ne vous laissez pas dire que vous êtes trop vieille

Deirdre Larkin en est un exemple très intéressant. Cette dame est une ancienne pianiste de concert britannique arrivée en Afrique du Sud en 1970. Elle avait été diagnostiquée avec de l’ostéoporose à 70 ans. Elle a décidé de se consacrer à la course à pied à l’âge de 78 ans. Elle est maintenant capable, à 85 ans, de boucler un demi-marathon en à peine deux heures.

Elle n’avait jamais couru après ses études collégiales et mentionne même qu’elle était une très mauvaise coureuse à cette époque. En 2010, elle a décidé de commencer à courir pour accompagner son fils qui courait trois fois par semaine. Au début, elle ne faisait que quelques enjambées, suivies de quelques pas, puis de quelques enjambées… Ses capacités étaient très limitées.

Après sept ans d’efforts et une discipline de vie exemplaire, elle gagne maintenant des médailles partout dans le monde. Elle a bouclé l’an dernier 65 courses dont plusieurs demi-marathons. Elle détient un record du monde dans la catégorie des plus de 80 ans pour une course de 21 kilomètres, en 2 heures 5 minutes.

Il est fort à parier que certaines personnes lui auraient déconseillé de commencer la course à pied à 78 ans; 8 ans après un diagnostique d’ostéoporose.

Le temps de penser à vous

Le vieillissement provoque un grand nombre de changements, mais il est possible de bien vieillir et de conserver ses capacités à profiter de la vie beaucoup plus longtemps. Il n’est jamais trop tard, mais pour vous mesdames, les premiers signe de la ménopause (la pré-ménopause), qui peuvent durés de 2 à 10 ans, devraient constituer un signal : ‘’il est maintenant encore plus important de faire attention à mes saines habitudes de vie et de penser à moi.’’

 

En ce mois d’octobre dédié au cancer du sein, rendez-vous sur le site web de la Société canadienne du cancer pour en apprendre plus et pour faire un don.