Quand on parle de santé cardiovasculaire, tout le monde pense au cholestérol. Est-il vraiment ce qu’il y a de plus important ? Quels sont les autres facteurs de risques ? En 2019, que devrions-nous considérer pour réduire nos risques ? Une étude récente portant sur 8941 personnes en Suède (25 à 74 ans) sur une période de 20 ans, rapporte une réduction significative des niveaux de cholestérol dont 30% de la réduction est dû à un usage dix fois plus important des médicaments (1,4% vs 14,3% de la population) et 70 % de la baisse est dû à l’amélioration des habitudes de vie. Il faut se demander où nous devrions mettre nos efforts (Eriksson et al, 2016).

Le cœur est l’organe central du corps permettant d’acheminer les nutriments et l’oxygène à nos millions de cellules. C’est le seul organe qui ne peut pas momentanément faire défaut ou prendre une pause. Pas étonnant qu’il s’agisse d’une des plus importantes préoccupations de santé.

Parmi les facteurs de risque de maladie cardiovasculaire, nous retrouvons les quatre facettes de longévité des populations centenaires : la gestion du stress, l’activité physique, la vie sociale et l’alimentation. Sans repasser ces facettes en détail quant aux multiples raisons de leurs impacts sur la santé, voici quelques explications et quelques statistiques qui nous permettent de rapidement comprendre leur importance :

  • Le stress est un état d’urgence de l’organisme pouvant lui permettre de répondre plus efficacement à un danger. Nous avons parlé de son lien avec le vieillissement dans un article précédent (Le stress, l’anxiété et le vieillissement). Il est facile de penser que pour le cœur, qui doit se préparer en battant plus fort, plus rapidement, il n’est pas très bon d’être trop souvent et trop longtemps en état d’urgence. Par exemple, au Japon à la suite du tremblement de terre ayant causé le tsunami en 2011, le taux de mort subite par crise cardiaque à doublé et ce, durant au moins trois semaines (Kitamura et al, 2013).
  • Pour l’activité physique, chez les femmes de plus de 65 ans, commencer à marcher environ 1,5 km par jour permet de réduire de 50 % les risques de maladies cardiovasculaires, de cancer ou de décès, toutes causes confondues.
  • L’impact de la vie sociale est plus difficile à évaluer, mais il est évident. Une méta-analyse (l’analyse des données d’un grand nombre d’études) publiée en 2010 (Holt-Lunstad et al, 2010) conclue que ceux et celles ayant de bonnes relations sociales ont un risque de mortalité prématurée diminué de 50 %. Il s’agit d’un impact supérieur à celui de l’obésité ou de l’inactivité physique.
  • Pour ce qui est de l’alimentation, il s’emble qu’environ 1/3 des décès pourraient être évités si elle était de plus grande qualité. Une étude récente, publiée en janvier 2019, rapporte les analyses des données de l’Organisation mondiale de la santé pour 51 pays au sujet des décès cardiovasculaires attribuables à une alimentation déséquilibrée (par ordre d’importance (Meier T. et al. 2019)):
  1. pauvre en grains entiers = 429 000 décès ;
  2. faible en noix et graines = 341 000 décès;
  3. pauvre en fruits = 262 000 décès;
  4. riche en sodium = 251 000 décès;
  5. pauvre en oméga-3 = 227 000 décès.

De façon générale, une alimentation et un mode de vie sain permettent de réduire de 81 à 94% le risque de crise cardiaque, c’est-à-dire de pratiquement l’éliminer, tandis que les médicaments ne peuvent réduire le risque que de 20 à 30% (Kahleova et al, 2018).

En terminant, il importe aussi de parler du sommeil. Les hommes de 50 ans ayant 5 heures et moins de sommeil par nuit ont deux fois plus de chance d’être victime d’un incident cardiaque au cours des vingt prochaines années. Il s’agit d’un risque aussi important que le fait de fumer ou d’être atteint de diabète à l’âge de 50 ans (Moa Bengtsson, 2018).

Rappelez-vous que le cœur est indispensable à la santé de tout votre corps et toutes les facettes de santé de votre corps sont essentielles à la santé de votre cœur.

Pour d’autres articles et conseils sur votre santé, consultez le blogue de Vitoli :

 

 

 

Références

  • Eriksson et al, 2016. Greater decreases in cholesterol levels among individuals with high cardiovascular risk than among the general population: the northern Sweden MONICA study 1994 to 2014. European Heart Journal, Volume 37, Issue 25, 1 July 2016, Pages 1985–1992.
  • Kitamura et al, 2013. The Great East Japan Earthquake and Out-of-Hospital Cardiac Arrest. N Engl J Med 2013; 369:2165-2166.
  • Holt-Lunstad et al, 2010. Social Relationships and Mortality Risk: A Meta-analytic Review. PLOS Medecine.
  • Meier T. et al. 2019. Cardiovascular mortality attributable to dietary risk factors in 51 countries in the WHO European Region from 1990 to 2016: a systematic analysis of the Global Burden of Disease Study. European Journal of Epidemiology (2019).
  • Kahleova et al, 2018. Vegetarian Dietary Patterns and Cardiovascular Disease. Prog Cardiovasc Dis. 2018 May – Jun;61(1):54-61.
  • Moa Bengtsson, 2018. Middle age men with short sleep duration have two times higher risk of cardiovascular events than those with normal sleep duration, a cohort study with 21 years follow-up. European Society of Cardiology.