Le but absolu du système nerveux autonome, c’est de nous maintenir en vie.

Le système nerveux autonome est une sorte de pilote automatique du corps humain, qui permet au cœur de battre, aux poumons de respirer ou à l’appareil digestif de faire son travail de façon automatique, sans que nous n’ayons à aucun moment besoin d’y penser pour que cela se fasse.

Son rôle réside aussi dans une surveillance permanente de notre environnement : il scanne continuellement le monde externe et interne de l’individu, toujours sur ses gardes, afin de vérifier si l’on est bien en sécurité.

Ce processus échappe totalement à une perception consciente : le Psychologue Dr Stephen Porges propose le terme de « neuroception » pour décrire la façon dont le système nerveux détecte dans l’environnement les signaux de danger et de sécurité, sans que les parties conscientes du cerveau ne soient impliquées.

On en distingue deux états du système nerveux autonome

Un état de sécurité ou d’engagement social dans lequel on se sent en sécurité pour se connecter et échanger avec les autres où l’énergie vitale est mobilisée pour la digestion, la relaxation, la régénération (bon fonctionnement du système immunitaire du corps et aussi la créativité et l’innovation). Cet état est géré par la branche ventrale du système nerveux vagale ou parasympathique. Pour activer cette branche le corps doit se sentir en sécurité.

Le deuxième état, c’est la réponse au stress : ce qu’on appelle une réponse de survie quand elle est adaptative et ne dure pas longtemps. Elle est totalement saine, voire même nécessaire.

On peut classer les réponses au stress en deux catégories :

  1. Combat/fuite
  2. Immobilisation

Ce qu’on appelle « réponse de survie » correspond à l’adaptation du corps à une situation qui comporte un danger. Le système nerveux détecte de façon instantanée et automatique la meilleure option entre ces différentes possibilités physiologiques : on connait bien le trio « Fight, Flight, Freeze » (Combat, Fuite, Immobilisation ou Figement).

  1. Réponse de combat/fuite par production de noradrénaline de cortisol

L’activation du système nerveux sympathique prépare l’organisme à l’action. En réponse à un stress, il orchestre la réponse dite de combat ou de fuite (« fight or flight ») qui entraîne une dilatation des bronches, une accélération de l’activité cardiaque et respiratoire, une augmentation de la tension artérielle, une dilatation des pupilles, une augmente de la transpiration, une diminution de l’activité digestive…

Ce système est associé à l’activité de deux neurotransmetteurs : la noradrénaline et l’adrénaline, son activation déclenche la sécrétion du cortisol, la fameuse « hormone du stress ».

  1. La réponse d’immobilisation

Quand un danger de mort est détecté et qu’on estime qu’on ne fait pas le poids devant l’ennemi, pour attaquer et fuir, la branche dorsale du système parasympathique ou vagale est activé : le corps réagit en faisant le mort pour décourager l’assaillant. Cela conduirait aussi à une réduction du métabolisme. Une activation trop forte de ce système dorsal peut conduire à un malaise vagal voire à un arrêt cardiaque. Tout ceci explique pourquoi une personne agressée et impuissante à se défendre tombe dans un état de sidération, ou de dissociation, d’immobilité, de soumission comme les victimes des agressions sexuelles.

Donc, grâce aux travaux de ce scientifique Américain, professeur de psychologie et de neurosciences, le professeurs Stephen Porges, on constate que notre système nerveux autonome est constitué de 3 branches et non seulement deux!

Sa « théorie poly-vagale » présente que le système parasympathique (appelé également nerf vague) est en réalité double : nous avons deux nerfs vagues !

Nous possédons donc un système nerveux sympathique et deux systèmes nerveux parasympathiques différents par leur anatomie et par leur fonction.

L’activation défensive de cette branche dorsale du système nerveux parasympathique se produit quand il nous est impossible de combattre ou de fuir le danger, quand nous sommes piégés et impuissants, ou quand nous sommes confrontés à un danger potentiellement mortel. C’est l’ultime voie de secours. Certains états d’anxiété peuvent souvent être compris comme des symptômes d’une réaction d’immobilisation qui n’a jamais eu la chance de « lâcher prise » ou de « dégeler » une fois l’expérience originale terminée. De nombreuses caractéristiques du trouble de stress post-traumatique sont directement liées à ce type de traumatisme non rectifié.

Lorsque notre égo s’empare de cet état pour le maintenir dans le temps (rumination), lorsque on subit un violent traumatisme qui n’a pas pu être bien traité, ou lorsque on vit un stress chronique, notre cerveau perçoit des menaces partout. Par conséquent, notre perception de la réalité change, et notre système nerveux devient déréglé.

Nous verrons dans mon prochain article, les différentes approches et outils qui aident à réguler le système nerveux autonome et activer la branche ventrale su système parasympathique.

 

Référence :

  • Stephen W. Porges,2011. The Polyvagal Theory: Neurophysiological Foundations Of Emotions Attachment Communication and Self-Regulation. WW Norton, 26 avril 2011. 416 pages.