Ma passion professionnelle : les composantes d’une bonne santé

Je travaille dans le domaine de la santé intégrative depuis plus de 25 ans. J’ai étudié en biologie médicale et je suis aussi naturopathe agréé, je pratique la naturopathie à Drummondville et j’agis comme rédacteur en chef du magazine Vitalité Québec.

Je suis également président de l’Association des naturopathes agréés du Québec (ANAQ) et j’ai donné plusieurs cours et conférences dans tout le Canada. L’éducation sur les composantes essentielles d’une bonne santé a toujours été une priorité pour moi et demeurera toujours ma passion.

Le Kéto  : un régime alimentaire qui gagne en popularité

La popularité du régime Cétogène ou Kéto est en hausse constante au Québec. Si bien qu’on assiste à l’arrivée de boutiques spécialisées et de nouveaux produits pour répondre aux besoins des personnes qui désirent adopter ce régime alimentaire.

Dans ce contexte, il devient donc important de mieux connaître les fondements de ce type d’alimentation, ses véritables racines et les raisons pour lesquels il est bon de privilégier des aliments bios dans le cadre d’un tel régime.

Le régime Kéto, c’est quoi au juste?

Le cétogène, ou Ceto/Keto dans le langage populaire, est un type d’alimentation qui favorise une réduction importante des aliments riches en glucides (sucres) et l’augmentation des lipides (gras), afin d’induire un état de cétose nutritionnelle.

Contrairement à ce qu’on peut penser à première vue, il s’agit d’un régime équilibré, qui fait appel à toutes les catégories d’aliments qui sont reconnus comme étant faibles en glucides. Ce régime met donc en vedette plusieurs légumes, comme les brocolis, les choux, les choux-fleurs, les tomates, les avocats, les laitues, les épinards, les asperges et autres. Plusieurs types de graines et de noix, ainsi que les petits fruits, comme les framboises, bleuets, mûres et fraises y sont également avantageusement considérés.

Les aliments d’origine animale, comme les viandes, les poissons, les œufs et les fruits de mer, peuvent aussi occuper une place centrale dans ce type d’alimentation, qui intègre si vous le désirez, les produits laitiers, comme le beurre, les yogourts et les fromages. Les huiles végétales comme l’huile d’olive, de noix de coco ou de graines biologiques qui ont été pressées à froid sans autres interventions, constituent aussi une bonne source de gras pour ce type d’alimentation.

On ne parle donc pas ici seulement de diminuer ou de supprimer les friandises, les boissons gazeuses ou les desserts, mais aussi les aliments qui sont naturellement riches en glucides, comme les céréales (pain, pâtes et riz), les légumineuses, les gros fruits très sucrés et certains légumes avec un taux élevé de glucides, comme les pommes de terre et les carottes.

Les personnes qui choisissent le régime kéto doivent compenser le déficit calorique généré par la diminution des glucides par une augmentation des lipides ou gras dans leur alimentation.

Un régime inspiré de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs

Afin de mieux comprendre les origines et fondements du régime Kéto ou simplement faible en glucides, il faut revenir aux origines de l’alimentation des chasseurs-cueilleurs.

Ici, un peu d’histoire est nécessaire. L’humain aurait trois millions d’années, et, pour sa part, l’Homo sapiens, l’espèce dont nous faisons partie, aurait autour de 300 000 ans[i].

L’alimentation humaine est alors fondée sur la chasse, la pêche et la cueillette, trois activités qui consistent à prélever des ressources directement dans la nature. Lorsqu’ils manquaient de nourriture, nos ancêtres devaient puiser dans leurs réserves corporelles afin de produire l’énergie nécessaire pour continuer de chasser. Dans leur cas, c’était souvent une question de survie!

J’avance donc l’hypothèse que leur alimentation était assurément adaptée à leur métabolisme, puisque, même si elle variait légèrement d’un endroit à l’autre sur la planète, elle a été celle des humains pour plus de 98% de notre histoire.

Par ailleurs, l’humain aurait commencé à cultiver des aliments et à élever des animaux il y a environ 10 000 ans.[ii] Au cours de cette période, il s’est adapté graduellement à la consommation de céréales, légumineuses et autres aliments cultivés et s’est même permis de créer de nouveaux cultivars plus gros, plus beaux et plus sucrés, afin de satisfaire ses besoins énergétiques.

On peut donc dire que l’évolution du régime alimentaire du chasseur-cueilleur vers un régime composé de produits issus de l’agriculture et de l’élevage s’est produite sur de très nombreuses années, ce qui a permis une adaptation lente et respectueuse.

Nous n’avons malheureusement pas d’études approfondies sur ces populations, mais nous savons toutefois que les maladies chroniques d’aujourd’hui comme le diabète de type 2, la maladie cardio-vasculaire, l’obésité, le cancer, les allergies, l’ostéoporose, l’arthrite et autres étaient pratiquement inexistantes.

Pourquoi alors, avec une évolution fulgurante de la médecine, sommes-nous aux prises aujourd’hui avec autant de problèmes de santé métabolique, si ce n’est du fait que notre alimentation a été complètement modifiée?

Le plus gros problème semble être apparu dans la période des 100 dernières années, avec l’industrialisation alimentaire qui avait comme but d’augmenter la conservation des aliments. Transformation extrême, modifications génétiques, ajout de conservateurs, de saveurs, de couleurs, de vitamines pour compenser celles perdues dans le processus de transformation, des changements de texture et autres sont des phénomènes qui se sont accentués au cours des 70 dernières années et qui ont pu jouer un rôle déterminant dans ce type de maladies.

Un régime alimentaire du passé adapté aux temps modernes

Le régime alimentaire kéto/cétogène est probablement la façon de s’alimenter la plus proche possible de l’alimentation de nos lointains ancêtres chasseurs-cueilleurs.

Si revenir à ce type d’alimentation n’est pas nécessairement possible de nos jours, on peut toutefois adopter un régime alimentaire qui se base sur les mêmes principes.

Les réticences de nombreuses personnes face à une alimentation cétogène proviennent surtout du fait qu’on nous répète depuis plusieurs années que le gras bouche les artères et qu’il faut donc diminuer les lipides saturés dans notre alimentation. Pourtant, à ce jour, il n’y a pas une étude qui en tenant compte des facteurs confondants (tabagisme, exercice, éducation et autres aliments transformés) a réussi à confirmer cette hypothèse[iii].

Bien que nous ayons diminué notre consommation de gras saturés partout sur la planète, depuis ces recommandations qui datent des années 1960-1970, nous n’avons pas observé une diminution des maladies cardio-vasculaires au sein de la population.

En réalité, ces maladies ont augmenté dans les pays industrialisés. C’est que, si vous demandez à quelqu’un de réduire son apport en lipides (gras) dans l’alimentation, pour pouvoir consommer la quantité de calories nécessaire à ses besoins de base, il doit augmenter son apport en protéines ou en glucides.

Ce qui s’est passé depuis 70 ans, c’est que la plupart des gens consomment plus de 300 grammes de glucides nets par jour dans les pays industrialisés, ce qui représente environ 60% de leurs calories quotidiennes. De plus, une grande proportion de ces glucides est ajoutée sous forme de sucres raffinés.

Ce sont les glucides en surplus qui sont stockés en graisse dans le foie et dans nos cellules adipeuses et ce sont ces mêmes glucides qui sont responsables en grande partie des maladies modernes d’obésité, de diabète, de foie gras et autres.

L’idéal serait probablement de consommer moins de 100 grammes de glucides par jour pour les gens en santé et encore moins pour ceux et celles qui ont des problèmes métaboliques, soit une majorité de Nord-Américains.

 

Références :

[i] http://lhommeenquestions.museedelhomme.fr/fr/quand-homme-existe-t-il

[ii] https://fr.wikipedia.org/wiki/Élevage

[iii] https://www.healthline.com/nutrition/5-studies-on-saturated-fat

 

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