Vous arrive-t-il d’échapper votre vaisselle ou de vous retrouver dans une pièce pour ensuite oublier pourquoi vous êtes là?

Je tiens à vous rassurer, vous n’êtes pas fou! C’est juste que vous n’êtes pas pleinement présent ou conscient.

Qu’est-ce que la pleine conscience?

La pleine conscience signifie être conscient et pleinement présent dans ce qui est en train de se passer, en se calant dans l’instant présent. Elle résulte du fait de porter intentionnellement son attention, ses pensées, ses sensations corporelles au moment présent, sans juger.

La pratique de la pleine conscience produit une augmentation de notre prise de conscience et nous aide à remplacer, dans la vie quotidienne, les comportements réactifs et automatiques par des choix conscients et fonctionnels.

Le concept de la « mindfulness » ou de la pleine conscience tient principalement ses racines des traditions contemplatives bouddhistes. Elle vise à réduire et éliminer les souffrances liées à une mauvaise compréhension de la réalité en tirant ses origines des Quatre Nobles Vérités et du Sentier Octuple appartenant à la plus ancienne culture spirituelle bouddhiste :

  1. « La souffrance fait partie de la nature et de l’existence humaine. »
  2. « L’origine de la souffrance est l’attachement, l’aversion, la mauvaise vision. »
  3. « La cessation de la souffrance est possible. »
  4. « Le parcours pour la cessation de la souffrance existe et la voie est le SENTIER OCTUPLE. »

Le Noble Sentier Octuple guide la pratique de l’idéal de vie bouddhiste chez l’individu et consiste en :

  1. La compréhension droite (samma ditthi);
  2. La pensée droite (samma sankappa);
  3. La parole droite (samma vaca);
  4. L’action droite (samma kammanta);
  5. Le mode de vie droit (samma ajiva);
  6. L’effort droit (samma vayama);
  7. La prise de conscience droite (samma sati) : Mindfulness;
  8. La concentration droite (samma samadhi).

La pleine conscience a été introduite en Occident en 1979, grâce à Jon Kabat-Zinn, docteur en biologie moléculaire diplômé du MIT aux États-Unis. Pratiquant lui-même le yoga et la méditation, il a su adapter les pratiques bouddhistes de la Mindfulness au milieu médical laïc pour réduire le stress aussi bien chez les patients que chez les soignants en proposant des protocoles et des programmes précis.

La mindfulness se déploie aujourd’hui dans de nombreuses sphères de notre société et fait l’objet d’un nombre croissant d’études scientifiques. D’ailleurs, plusieurs études ont prouvé que la pratique à long terme de la pleine conscience confère un certain nombre d’avantage par le biais de changements dans le fonctionnement et la structure du cerveau, par l’activation du néocortex frontal et préfrontal gauche, renforçant ainsi l’activation comportementale et l’extraversion (Attitude, comportement d’un individu qui montre une grande facilité à établir des contacts avec ceux qui l’entourent, qui exprime aisément ses sentiments).

Grâce à ce même mécanisme, elle peut directement contrer l’anxiété.

Cela augmente également l’intégration d’un certain nombre de zones du cerveau qui sont essentielles à la régulation émotionnelle. Plus précisément, grâce à une connectivité accrue, elle permet au cortex préfrontal de mieux réguler l’activité de l’amygdale, réduisant ainsi la tendance à l’anxiété et aux réactions excessives.

Des changements dans la structure peuvent être observés dans diverses zones du cerveau liées au système limbique.

Sachez que la pleine conscience est une qualité que tout être humain possède déjà.

Ce n’est pas quelque chose que vous devez imaginer, vous devez simplement apprendre à y accéder.

Elle peut se cultiver par la méditation formelle et des pratiques informelles. (Être présent lors des activités tout au long de la journée, par exemple.)

Personnellement, je préfère parler de pleine présence, car l’idée d’une pleine conscience peut être ambiguë par rapport au fait qu’il pourrait y avoir plein de choses dans la conscience. Et si l’esprit est plein, nous n’irons pas dans la bonne direction. C’est pour ça qu’il est pertinent de parler de présence : être présent, c’est porter son attention sur le moment présent.

Finalement, la pleine conscience n’est autre que de prendre pleinement conscience du moment présent.

Vous pouvez avoir une idée de votre prédisposition à la pleine conscience en répondant aux questions suivantes par : Presque toujours, Très souvent, Assez souvent, Assez peu, Rarement ou Presque jamais.

  1. Je peux vivre une émotion et ne m’en rendre compte qu’après un certain temps.
  2. Je renverse ou brise des objets par négligence ou par inattention ou parce que j’ai l’esprit ailleurs.
  3. Je trouve difficile de rester concentré sur ce qui se passe dans le moment présent.
  4. J’ai tendance à marcher rapidement pour atteindre un lieu, sans prêter attention à ce qui se passe ou ce que je ressens en chemin.
  5. Je remarque peu les signes de tension physique ou d’inconfort, jusqu’au moment où ils deviennent criants.
  6. J’oublie presque toujours le nom des gens la première fois qu’on me les dit.
  7. Je fonctionne souvent sur un mode automatique sans vraiment avoir conscience de ce que je fais.
  8. Je m’acquitte de la plupart des activités sans vraiment y faire attention.
  9. Je suis tellement focalisé sur mes objectifs que je ne suis pas conscient de ce que je fais pour y arriver.
  10. Je fais mon travail automatiquement sans en avoir une conscience approfondie.
  11. Il m’arrive d’écouter quelqu’un d’une oreille tout en faisant autre chose au même moment.
  12. Je me retrouve parfois à certains endroits, soudain surpris, et sans savoir pourquoi j’y suis allé.
  13. Je suis préoccupé par le futur ou le passé.
  14. Je me retrouve parfois à faire des choses sans être totalement conscient de ce que je fais.
  15. Parfois, je mange machinalement sans savoir réellement que je suis en train de manger.

À chaque question si vous avez répondu par: Presque toujours, comptez 1 point ; Très souvent, comptez 2 points ; Assez souvent, comptez 3 points ; Assez peu, comptez 4 points ; Rarement, comptez 5 points ; Presque jamais, comptez 6 points.

Faites la somme de vos points et divisez par 9. Vous obtiendrez, sur dix, votre score de prédisposition à la pleine conscience. Plus votre score est élevé plus votre prédisposition est élevée.

 

 

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