Que connaissez-vous de la maladie de Parkinson? Peut-être avez-vous déjà observé auprès d’une connaissance ou d’un proche des tremblements ou encore du blocage (freezing) lors de mouvements ou de déplacement. Mais que cause cette maladie et comment l’activité physique peut-elle aider?

La source de la maladie de Parkinson

Sommairement, la maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative qui fait surface suite à la mort de cellules qui produisent de la dopamine. Vous connaissez déjà peut-être la dopamine comme étant « l’hormone du bonheur ». La quantité de dopamine produit par votre cerveau ainsi que sa proportion relative à la sérotonine a en effet un impact direct sur votre humeur. C’est pour cette raison que la dépression figure parmi l’un des symptômes non moteurs les plus courants auprès des gens atteints de la maladie de Parkinson.1 La dopamine est aussi responsable de transmettre l’information entre les cellules du cerveau. La mort de cellules qui génèrent de la dopamine crée donc un ralentissement de la transmission de l’information nécessaire à générer nos mouvements. Cela résulte en des conséquences négatives sur la fluidité ou la capacité à contrôler adéquatement les mouvements de notre corps. Cela devient très visible auprès de personnes atteintes par la maladie lorsque l’on observe des symptômes tels que de la lenteur à effectuer un mouvement ou du blocage (freezing).

Autres symptômes visibles

Le symptôme le plus connu se résume aux tremblements. Ils peuvent être présents au repos ou lorsque des mouvements sont effectués. Les autres symptômes les plus présents sont :

  • De la rigidité ou des raideurs
  • De la difficulté à initier un mouvement
  • De la perte de dextérité
  • Des troubles de la posture

Pourquoi est-ce que bouger permet de mieux gérer les symptômes du Parkinson?

La relation entre les cellules qui créent la dopamine et le mouvement va dans les 2 sens. En d’autres termes, la libération de dopamine par ces cellules rend le mouvement possible et le mouvement active les cellules qui créent de la dopamine. Par conséquent, plus nous bougeons, plus nous créons de la dopamine qui par la suite nous permet de continuer à générer du mouvement. L’inverse est aussi vrai. Le manque de mouvement ou l’inactivité physique fait en sorte que ces cellules ne sont pas sollicitées, résultant éventuellement en leur mort. L’activité physique devient donc ici un outil de prévention qui permet le ralentissement de la progression de la maladie de Parkinson puisqu’elle permet de garder ces cellules actives plus longtemps.

Pourquoi privilégier une intervention en physiothérapie?

Auprès de clients atteints de la maladie de Parkinson, le professionnel de la physiothérapie optera pour une approche dite fonctionnelle. Son objectif sera de s’assurer que la personne atteinte pourra continuer à participer aux tâches et activités de la vie quotidienne le plus longtemps possible. Le professionnel travaillera en prévention en priorisant les problématiques les plus courantes.

Un exemple pourrait être celui du blocage (freezing) dont nous vous avons parlé plus tôt. Parkinson Québec définit ce terme comme étant un « phénomène frustrant et mal compris où les gens ont de la difficulté à initier un mouvement ou, tout à coup et pour un court moment, sont incapables de continuer à marcher. »2 Le professionnel adresserait cette problématique en travaillant avec le client pour développer des stratégies « anti-freezing ».

Cela pourrait inclure :

  • La création d’automatismes par la répétition de certaines activités ou tâches. Cela permet de conserver une mémoire motrice procédurale du mouvement.
  • La mise en place d’indices qui sollicite les automatismes. Par exemple, mettre un ruban sur une marchette et créer un automatisme dans lequel le genou doit venir toucher le ruban, ce qui initiera un mouvement de marche.

Une autre problématique qui sera généralement adressée est la double tâche. Avec la progression de la maladie, il devient de plus en plus difficile pour un client qui est atteint de faire 2 choses en même temps. Prenons par exemple le fait de marcher et de parler en même temps. Il est important de considérer cette problématique, car il est possible que le client ne soit plus capable de diviser son attention entre les deux tâches et oublie le mouvement nécessaire à la marche. Le professionnel pratiquera donc avec le client différentes activités dans lesquelles son attention sera divisée afin de conserver cette capacité le plus longtemps possible.

En plus des suivis en personne, le professionnel de la physiothérapie remettra au client un plan individualisé d’exercices à effectuer durant son absence. Les suivis permettront de suivre le client dans la progression de la maladie et adapter les exercices au fur et à mesure pour assurer sa sécurité et sa qualité de vie.

 

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[1] https://www.parkinson.ca/fr/la-maladie/frsymptoms/

[2] https://parkinsonquebec.ca/