La rhodiole est une famille de plantes contenant plus de 200 espèces, dont plus d’une vingtaine sont utilisées en médecine traditionnelle chinoise. Ces plantes proviennent principalement de la ceinture de l’Himalaya, de la Mongolie et de la Chine. Il s’agit d’une des plantes médicinales les plus connues dans le nord de l’Europe. Ses usages les plus documentés sont pour l’apport énergétique, comme tonique, comme antidépresseur ou comme anti-inflammatoire. La plus connue et la mieux documentée scientifiquement est l’espèce Rhodiola rosea dont je vais vous parler aujourd’hui.

Il s’agit d’une plante riche en polyphénols, dont la salidroside, la rosavine et le tyrosol (que l’on retrouve aussi parmi les polyphénols d’olives) qui font partie des molécules actives. C’est la racine, une racine dorée, qui est utilisée. Certains empereurs chinois auraient même envoyé des expéditions de serviteurs en Sibérie afin de rapporter la précieuse racine dorée. Les molécules uniques que l’on retrouve dans cette racine ne peuvent pas être retrouvées à l’intérieur des fruits et légumes de consommation. Il s’agit d’un autre exemple qui explique que certains suppléments ont été développés parce que ces molécules bénéfiques, uniques à certaines plantes, ne sont pas disponibles dans d’autres types d’aliments. Aussi, pour des problèmes de santé importants, les suppléments permettent de rendre ces molécules disponibles à la dose nécessaire pour obtenir l’efficacité potentielle.

La championne de la performance

La rhodiole est utilisée depuis très longtemps en Europe et en Asie pour l’augmentation des performances physiques et cognitives. Ses effets stimulants sur le cerveau permettent à la fois une amélioration des capacités de concentration et de vigueur intellectuelle, en plus de la réduction de la fatigue et des symptômes dépressifs. Il est vrai que le fait de se sentir plein d’énergie, c’est bon pour le moral et ça aide à être positif.

Déjà en 2011, une revue systématique des études cliniques réalisées relevait 11 études cliniques de qualité modérée à élevée. Cette revue systématique, considérant toute l’information scientifique de qualité publiée, concluait sur la base des données probantes à l’efficacité pour : (1) la performance physique, (2) la performance mentale et (3) l’amélioration de certains états d’esprit (principalement la dépression légère à modérée). Depuis, d’autres études scientifiques ont été réalisées pour mieux comprendre les bénéfices des extraits de qualité de la rhodiole et approfondir les applications comme antidépresseurs légers. En effet, les extraits de la rhodiole, utilisés au bon dosage, réduisent les symptômes dépressifs de façon moins prononcée que les antidépresseurs chimiques, mais avec aucun effet secondaire significatif.

Un adaptogène

Il s’agit d’une des plantes considérées comme adaptogènes : une substance qui aide à la normalisation des réponses physiologiques au stress, qui augmente les capacités physiques et mentales et augmente la résistance aux effets négatifs du stress. Pour bien comprendre le terme, il s’agit de plantes médicinales dont leurs multiples bénéfices permettent de mieux s’adapter aux situations exigeantes pour le corps ou l’esprit. Pour l’ensemble de ces facettes, je considère que la rhodiole est la plante médicinale qui cumule les meilleures démonstrations scientifiques. Vous comprendrez tout de suite que des impacts aussi globaux sur le fonctionnement du corps permettent un grand nombre d’usages bénéfiques. Chiang et ses collaborateurs (2015) ont repassé l’ensemble des effets physiologiques documentés par des études en laboratoire, animales ou cliniques pour résumer les effets:

  • adaptogènes et anti-fatigues,
  • sur la longévité en santé (nous y reviendrons),
  • antioxydants,
  • anti-inflammatoires et antidouleurs,
  • sur le système immunitaire,
  • antidépresseurs,
  • sur le système nerveux,
  • sur le foie,
  • sur les maladies cardiovasculaires,
  • sur le diabète et le syndrome métabolique, et
  • sur le cancer.

Personnellement, je n’aime vraiment pas les produits ou ingrédients qui ont la prétention d’être bons pour tout. Il faut considérer ces énumérations comme des bénéfices potentiels nombreux, pour lesquels les démonstrations scientifiques justifient certaines utilisations pour des bénéfices santé et d’autres, comme étant des bénéfices supplémentaires associés. Par exemple, pour la santé cardiovasculaire, le diabète et le syndrome métabolique, il y a d’autres plantes ou ingrédients naturels qui ont plus de support scientifique et probablement des bénéfices plus significatifs. Même quand il y a un bénéfice santé démontré scientifiquement, cela ne veut pas dire qu’il est automatiquement significatif pour un usage donné. Il faut plutôt les considérer comme des avantages supplémentaires.

Par exemple, quelqu’un qui utilise de la rhodiole pour augmenter la performance physique ou cognitive, ce qui est très bien démontré scientifiquement, bénéficie aussi des effets positifs sur la santé cardiovasculaire. Il s’agit donc d’une plante ayant un grand nombre de bénéfices potentiels, mais dont les usages recommandés, basés sur les données probantes, devraient être :

  • la performance sportive,
  • la performance cognitive (vigueur intellectuelle et concentration),
  • la gestion du stress chronique,
  • la fatigue ou la déprime.

Se comparer à des médicaments

Sur ce dernier point, il est intéressant de souligner que la rhodiole est l’une des rares plantes médicinales ayant fait l’objet de comparaisons directes avec un médicament lors d’une étude clinique de qualité, contrôlée, avec placébo (ce qui est le cas aussi pour la griffe du diable (anti-inflammatoire) et la valériane (anxiolytique)). Il s’agit d’un des extraits de plantes ayant été comparés avec un médicament d’ordonnance avec succès. Mao et ses collaborateurs (2015) l’ont comparé à la sertraline. Bien qu’il s’agisse d’une étude avec peu de patients (N=57), les chercheurs concluent que la rhodiole semble moins efficace que la sertraline, mais qu’elle présente beaucoup moins d’effets secondaires rapportés et pourrait donc être une alternative intéressante à considérer.

Une autre étude, encore plus récente, a comparé l’ajout de la rhodiole toujours à la sertraline en étude clinique randomisée avec placébo (N=100). Gao et ses collaborateurs (2020) ont réalisé cette étude portant sur des cas de dépressions majeures en comparant 2 doses de la rhodiole toujours avec la sertraline.  Ils ont conclu à l’efficacité de la rhodiole; les résultats en combinaison étant supérieurs et une efficacité plus élevée avec une dose plus élevée de rhodiole. Ils ont conclu que la rhodiole est efficace pour les cas de dépression majeure, plus efficace à plus forte dose et que l’usage est sécuritaire.

Spécifiquement sur ses effets antidépresseurs, Amsterdam et ses collaborateurs (2016) relevaient 2 études cliniques randomisées avec placébo et 7 études cliniques observationnelles (N=860 au total) qui suggéraient un effet antidépresseur.

La rhodiole et le vieillissement

Les effets documentés scientifiquement de la rhodiole sur la longévité proviennent d’un grand nombre d’études sur des cellules, la drosophile (mouche à fruit), les nématodes, les rongeurs et des poissons. Ces études ont porté sur la télomérase, la sénescence cellulaire, les effets de l’oxydation, de multiples mécanismes de résistance cellulaires et sur la longévité des organismes.

Ici encore, il faut souligner que bien qu’il s’agisse d’effet sur la longévité et le vieillissement, cela ne veut pas dire qu’il s’agit de la meilleure plante pour ces applications. Durant nos travaux de recherche avec l’Université Concordia sur la longévité cellulaire, nous avons identifié 21 nouveaux agents gérosuppresseurs provenant de différentes plantes et épices. Bien que la rhodiole ait fait partie des plantes testées, les résultats obtenus n’ont pas été suffisamment élevés pour qu’on la considère parmi les 21 élus. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une plante médicinale fort intéressante dans un contexte de vieillissement.

La rhodiole est une plante considérée comme « antivieillissement » en médecine traditionnelle chinoise et elle est utilisée dans le traitement des maladies associées. Les études récentes soulignent une valeur thérapeutique potentielle pour l’Alzheimer, le parkinson, les maladies cérébro-vasculaires, le diabète et les maladies cardiovasculaires. Zhuang et ses collaborateurs (2019) font une revue complète de ces aspects et des études reliées.

Ainsi, je ne crois pas que la rhodiole devrait être considérée comme une plante « antivieillissement » si nous ne pouvons identifier d’agents gérosuppresseurs, mais il s’agit d’une plante forte utile dans un contexte de vieillissement considérant l’application de ses multiples bénéfices santé.

Effets neuroprotecteurs et Alzheimer ?

Les effets potentiels sur la réduction des risques d’Alzheimer ou de dégénérescence nerveuse de la rhodiole pourraient provenir de ses effets antioxydants ou de ses effets bénéfiques sur la réduction des risques de maladies cardiovasculaires. Rappelons que le lien étroit entre les risques de maladies cardiovasculaires et d’Alzheimer provient de la fragilité des vaisseaux sanguins du cerveau. Sun et ses collaborateurs (2020) font une revue complète des effets bénéfiques de la rhodiole à ce niveau.

Ce sont toutefois les effets stimulants sur le cerveau qui ont attiré l’attention d’un usage possible pour la maladie d’Alzheimer. Cela souligne que certaines molécules sont capables d’avoir un effet au niveau du cerveau. Le cerveau est plutôt « étanche » aux molécules qui circulent dans notre sang et peu de molécules peuvent accéder aux cellules neuronales. Beaucoup d’études ont documenté des effets neuroprotecteurs basés sur ses effets antioxydants, anti-inflammatoires et de réduction de la neurotoxicité. Il s’agit donc d’une plante qui pourrait être bénéfique pour la gestion de cette maladie. Des études cliniques sont requises pour confirmer ou infirmer cette possibilité.

Encore une question de qualité

Malheureusement comme c’est le cas pour beaucoup d’extraits de plantes, il existe un grand nombre de produits contrefaits, contenant la mauvaise plante ou des extraits de mauvaise qualité. Cela provient du manque de rigueur de certains fournisseurs, ou pire encore, de l’ajout volontaire d’autres plantes moins dispendieuses pour augmenter les rendements. Par exemple, une étude réalisée en Chine (Xin et al, 2015), portant sur des produits de la médecine traditionnelle chinoise contenant de la rhodiole a conclu que 60% des produits évalués n’étaient pas la bonne plante. Il s’agit pourtant d’une des plantes les plus importantes pour la médecine traditionnelle chinoise. Notez que la situation n’est pas différente ailleurs dans le monde et cela souligne simplement qu’il faut porter attention à la qualité des produits sur le marché.

Les dosages recommandés

Les dosages recommandés seraient de 100 à 600 mg d’extraits de la racine. Bien sûr, la concentration en molécules actives des extraits disponibles sur le marché ne sera pas toujours la même. La signification du ratio d’extraction, les mentions 4:1 ou 8:1 signifient 4 ou 8 fois plus concentré, respectivement, que la plante originale, mais en quoi, on n’en a aucune idée. Les standardisations, comme la rosavine ou la salidroside, permettent de confirmer la provenance, réduire les risques d’adultération et confirmer le niveau de concentration en éléments actifs.

La réglementation canadienne accepte des niveaux relativement faibles d’éléments actifs par rapport aux moyennes des études cliniques publiées, mais les niveaux maximaux respectent les risques usuels. Ainsi, un produit 2 fois plus concentré qu’un autre produit sur le marché risque d’être plus près des doses cliniques significatives même si vous ne les connaissez pas par cœur.

Santé Canada recommande de 144 à 680 milligrammes d’extraits, par jour; ne pas dépasser 200 milligrammes, par dose unique. La standardisation serait de 0,8 à 3 % de salidroside et/ou 1 à 6 % de rosavine. Il est évident que 200 mg à 1% de rosavine est très loin de 200 mg à 6% (6 fois plus concentré). Il ne suffit donc pas d’avoir la plante, il faut tenir compte de la qualité et de la quantité.

VitoliMD Énergie

Nous avons développé les produits Vitoli dans le but d’offrir des produits plus efficaces pour des facettes précises associées à la longévité en santé. Ainsi, nous utilisons la rhodiole pour VitoliMD Énergie. Ce produit contient aussi du magnésium, de la vitamine B6 et le Complexe ProvitolMD exclusif (des polyphénols d’olives issus d’une technologie brevetée). Ces polyphénols d’olives sont des antioxydants systémiques très puissants et des agents gérosuppresseurs. La dose utilisée du Complexe ProvitolMD est celle recommandée par l’Union européenne pour la réduction des risques d’athérosclérose reliés à l’oxydation du mauvais cholestérol.

Il est donc tout indiqué pour vous aider à traverser les périodes difficiles. Il ne cause pas de dépendance, d’accoutumance ou de problème de sommeil. Il ne devrait pas avoir d’impact sur la pression artérielle et il ne fait pas prendre de poids comme les antidépresseurs chimiques. Il est recommandé de prendre une à deux capsules par jour au besoin. Certaines personnes l’utilisent de façon momentanée, quand elles en ressentent le besoin, d’autres l’utilisent de façon permanente, tous les jours. Il n’y a aucune interaction connue aux médicaments avec ce produit, mais il y a une contre-indication pour les troubles bipolaires. Parlez-en à votre pharmacien si vous prenez des médicaments.

Allégations santé autorisées par Santé Canada pour VitoliMD Énergie :

  • Aide temporairement à soulager les symptômes de stress tels que la fatigue intellectuelle et la sensation de faiblesse.
  • Aide au maintien des fonctions cognitives telles que la concentration et la vigueur intellectuelle.
  • Aide au bon fonctionnement des muscles.
  • Fournit des antioxydants.

 

Autres lectures suggérées :

 

 

Références :

  • Amsterdam JD, Panossian AG. Rhodiola rosea L. as a putative botanical antidepressant. Phytomedicine. 2016 Jun 15;23(7):770-83.
  • Anghelescu IG, Edwards D, Seifritz E, Kasper S. Stress management and the role of Rhodiola rosea: a review. Int J Psychiatry Clin Pract. 2018 Nov;22(4):242-252.
  • Chiang HM, Chen HC, Wu CS, Wu PY, Wen KC. Rhodiola plants: Chemistry and biological activity. J Food Drug Anal. 2015 Sep;23(3):359-369.
  • Fan F, Yang L, Li R, Zou X, Li N, Meng X, Zhang Y, Wang X. Salidroside as a potential neuroprotective agent for ischemic stroke: a review of sources, pharmacokinetics, mechanism and safety. Biomed Pharmacother. 2020 Sep;129:110458.
  • Gao L, Wu C, Liao Y, Wang J. Antidepressants effects of Rhodiola capsule combined with sertraline for major depressive disorder: A randomized double-blind placebo-controlled clinical trial. J Affect Disord. 2020 Mar 15;265:99-103.
  • Hung SK, Perry R, Ernst E. 2011. The effectiveness and efficacy of Rhodiola rosea L.: a systematic review of randomized clinical trials. 2011;18(4):235–244.
  • Li Y, Pham V, Bui M, Song L, Wu C, Walia A, Uchio E, Smith-Liu F, Zi X. Rhodiola rosea L.: an herb with anti-stress, anti-aging, and immunostimulating properties for cancer chemoprevention. Curr Pharmacol Rep. 2017 Dec;3(6):384-395.
  • Mao JJ, Xie SX, Zee J, Soeller I, Li QS, Rockwell K, Amsterdam JD. Rhodiola rosea versus sertraline for major depressive disorder: A randomized placebo-controlled trial. Phytomedicine. 2015 Mar 15;22(3):394-9.
  • Nabavi SF, Braidy N, Orhan IE, Badiee A, Daglia M, Nabavi SM. Rhodiola rosea L. and Alzheimer’s Disease: From Farm to Pharmacy. Phytother Res. 2016 Apr;30(4):532-9.
  • Pu WL, Zhang MY, Bai RY, Sun LK, Li WH, Yu YL, Zhang Y, Song L, Wang ZX, Peng YF, Shi H, Zhou K, Li TX. Anti-inflammatory effects of Rhodiola rosea L.: A review. Biomed Pharmacother. 2020 Jan;121:109552.
  • Sun S, Tuo Q, Li D, Wang X, Li X, Zhang Y, Zhao G, Lin F. Antioxidant Effects of Salidroside in the Cardiovascular System. Evid Based Complement Alternat Med. 2020 Sep 26;2020:9568647.
  • Wang X, Ren Y, Du X, Song L, Chen F, Su F. Effects of late-onset dietary intake of salidroside on insulin/insulin-like growth factor-1 (IGF-1) signaling pathway of the annual fish Nothobranchius guentheri. Arch Gerontol Geriatr. 2020 Aug 17;91:104233.
  • Xin, T., Li, X., Yao, H., Lin, Y., Ma, X., Cheng, R., Song, J., Ni, L., Fan, C., Chen, S. 2015. Survey of commercial Rhodiola products revealed species diversity and potential safety issues. Sci Rep. Feb 9;5:8337.
  • Zhuang W, Yue L, Dang X, Chen F, Gong Y, Lin X, Luo Y. Rosenroot (Rhodiola): Potential Applications in Aging-related Diseases. Aging Dis. 2019 Feb 1;10(1):134-146.