Accessibles chez nos cultivateurs ou épiciers québécois; nous ne passerons certainement pas à côté de la chance de vous proposer une recette avec des fraises. Ces jolies demoiselles bien écarlates.

Éric Simard, docteur en biologie et chercheur, m’a aidé à vous parler spécifiquement des bénéfices santé de la fraise, sans oublier sa molécule antivieillissement nommée « fisétine ». Il avait parlé de cette molécule dans son deuxième livre écrit en collaboration avec Dr Lambert (Vivre jeune deux fois plus longtemps).

La fisétine est une molécule présente dans différentes plantes, dans les mangues, les concombres, les oignons, les raisins, les kiwis et dans les fraises. Il s’agit d’un flavonoïde, un sous-groupe des polyphénols végétaux. La fisétine est connue pour son impact sur les sirtuines, tout comme le resvératrol. Les sirtuines sont un groupe de protéines particulièrement important pour les mécanismes de réparation cellulaire. Leurs implications dans les processus de vieillissement en font des cibles importantes pour le prolongement de la vie en santé. Cette molécule aurait aussi des impacts bénéfiques sur un grand nombre de cancers. Il s’agit d’une des molécules naturelles connues pour ses impacts sénolytiques qui aident à réduire le nombre de cellules sénescentes responsables de plusieurs changements métaboliques associés au vieillissement.

Pour votre plaisir et le nôtre, un peu d’histoire s’impose concernant ce fruit maintenant connu de tous. C’est vers le 16e siècle que l’explorateur Christophe Colomb rapporte du Canada des plants de fraisiers de Virginie (Fragaria Virgiana). Cette espèce fut fort intéressante pour ses fruits parfumés pour le commerce en Grande-Bretagne et aux États-Unis. De nos jours, sa production est plutôt faible, mais elle est quand même la première variété à mûrir. En 1714, l’officier du génie maritime Amédée François Frézier rapporte, de manière frauduleuse du Chili, plusieurs plants de Blanches du Chili (Fragaria Chiloensis). Cinq de ces gros fraisiers, à gros fruit blanc, survivent au voyage. Ces plantes fruitières, cultivées antérieurement par les Amérindiens, se révélèrent être uniquement des plants femelles ne pouvant pas donner de fruit sans plant mâle. Quelques décennies plus tard, après l’importation de plants fertiles, la culture de Blanches du Chili a été tentée au Royaume-Uni, à condition toutefois que ces dernières s’adaptent au climat anglais. Malheureusement, le climat nordique britannique ne permettait pas de faire fructifier adéquatement ces fraises. Vers 1740, le botaniste Antoine Nicolas Duschesne observe que de belles baies sont obtenues lorsqu’un fraisier du Chili est cultivé près d’un fraisier de Virginie. Ce croisement spontané qui se produit en France, en Angleterre et aux Pays-Bas est à l’origine d’un nouvel hybride que l’on associait à un parfum rappelant celui de l’ananas, d’où son nom botanique « Fragaria Ananassa ». C’est désormais issu de cet hybride, que l’on récolte les variétés à gros fruit tant appréciées par les amateurs. Selon la variété, la saison de maturation des fraises s’étend de mai à septembre dans l’hémisphère Nord. Grâce à des techniques de culture artificialisées de types hors-sol, sous tunnel et chauffées, il est possible d’en produire en dehors de la période, d’avril à novembre. C’est avec fierté que nos fraisiculteurs québécois eurent la mention, en 1996, des meilleures fraises. Cette mention fut attribuée à la fraise authentique d’Orléans certifié biologique. Des analyses ont été effectuées sur sa teneur antioxydante, surtout celle en acide ellagique, étant notamment plus élevée que certaines autres sortes.

En cette période estivale, nous sommes fiers de vous offrir une nouvelle recette avec des fraises. On vous promet que ce délice bien original sera le complément de vos journées les plus chaudes!

 

Ingrédients:

– 1 oignon rouge coupé en demi-rondelles (fines ou moyennes)

– 2 bouquets de chou frisé kale (environ 6 tasses) rincés et essorés (tiges séparées)

(ou)

– 1 gros contenant de plastique de bébés épinards prélavés (11 oz)

(ou)

– 2 sacs d’épinards larges coupés grossièrement (un peu déchirées)

– 2 avocats moyens coupés en dés moyens

– 2 tasses de fraises tranchées

– Le jus d’un demi-citron

– 1/2 tasse d’amandes effilées ou tranchées

– Quelques feuilles de menthe ciselées (facultatives)

– Un peu de fromage feta émietté (facultatif)

Vinaigrette maison aux graines de pavot

Ingrédients :

-1/4 de tasse de crème sure

-1/4 de tasse de mayonnaise

-1 à 2 gousses d’ail finement émincées

– Le jus d’un demi-citron

– 1 cuillère à table de miel

– 1 cuillère à table de graines de pavot noires

– sel et poivre au goût

– lait 2% ou d’amandes

 

Étapes:

  1. Dans un premier temps, il est impératif que vous prépariez votre vinaigrette afin que les saveurs puissent bien se développer. Dans un bol non métallique, placez la crème sure, la mayonnaise, l’ail émincé, le miel, le jus de citron et les graines de pavot. À l’aide d’un fouet, mélangez le tout jusqu’à ce que la texture soit bien lisse et sans grumeau. Ajustez le goût en salant et poivrant. Vous diluerez un peu votre sauce avec le lait, une cuillère à table à la fois, jusqu’à l’obtention d’une vinaigrette onctueuse, mais pas trop épaisse pour napper facilement votre salade. Réfrigérez la vinaigrette le temps de préparer votre salade.
  2. Au fond d’un grand cul de poule ou saladier, déposez les demi-rondelles d’oignons avec un peu de sel par-dessus. Cela permettra de réduire un peu l’intensité de l’oignon. Préparez le kale, en retirant au couteau la tige au centre, puis roulez les feuilles sur elles-mêmes. Dans le même ordre d’idées, vous couperez vos rouleaux de droite à gauche, en effectuant une largeur moyenne à chaque coup de couteau. Prenez tous vos rubans de chou frisé, et mélangez-les avec les oignons, à l’aide de grosses pinces ou cuillères. Pour ce qui est des tiges, vous pourriez les tailler en rondelles ou en dés moyens, pour ensuite les mettre à congeler dans un petit Ziploc. Ces morceaux de kale seront extraordinaires pour une prochaine soupe aux légumes. Si vous choisissez les épinards, ceux-ci seront ajoutés plutôt vers la fin pour éviter qu’ils ne flétrissent trop rapidement; ce qui ne pourrait se produire avec le chou frisé à cause de sa texture.
  3. Coupez les avocats en deux en retirant le noyau et la peau de manière à pouvoir les détailler en gros cubes. Déposez les cubes d’avocat dans un bol avec le jus du demi-citron pour prévenir l’oxydation. Faites de belles tranches de fraises qui iront rejoindre le kale et les oignons. Si vous avez décidé d’utiliser les épinards, vous pourrez à ce moment-ci les mettre avec les oignons réservés en y ajoutant les fraises et l’avocat tout en remuant délicatement pour éviter de réaliser un guacamole.
  4. Pour le service, sortez votre vinaigrette du réfrigérateur et brassant la de nouveau pour s’assurer qu’elle ait une texture facilement versable. Pour la touche finale, parsemez votre salade d’amandes avant de la servir dans de jolis bols. Après cela, versez-leur chacun une quantité généreuse de vinaigrette. Pour ceux qui le souhaiteraient, un peu de feta avec un peu de menthe ciselée est un bel ajout qui se marie bien à la salade.

Dans le futur, on vous propose d’accompagner cette délicieuse salade avec du poulet grillé, des pois chiches ou du saumon; ce qui en fera un repas complet ainsi que parfait pour recevoir des amis. Cette salade ne doit pas être cuisinée à l’avance, car elle finira détrempée. En revanche, la vinaigrette pourrait être préparée deux jours à l’avance. On vous recommande fortement de garder la vinaigrette pas plus de sept jours au frigo dû aux produits laitiers utilisés. N’oubliez surtout pas de fouetter la vinaigrette avant de l’utiliser; rajoutez un peu de lait si nécessaire. On vous souhaite un bon appétit et vive les fraises du Québec!

 

 

Références:

  • Eric Simard, Dr en biologie et Jacques Lambert, MD. 2018. Vivre jeune DEUX fois plus longtemps. Marcel Broquet la nouvelle édition, 270 pages.
  • Farooqi et al, 2021. Cancer chemopreventive role of fisetin: Regulation of cell signaling pathways in different cancers. Pharmacol Res. 2021 Jul 22;172:105784. doi: 10.1016/j.phrs.2021.105784.
  • Gruendler et al, 2020. Nutraceutical Approaches of Autophagy and Neuroinflammation in Alzheimer’s Disease: A Systematic Review. 2020 Dec 18;25(24):6018.
  • Kirkland et Tchkonia, 2020. Senolytic drugs: from discovery to translation. J Intern Med. 2020 Nov;288(5):518-536.